la nature de l'enfant et l'enfant Où l’enfant est comparé à une graine (COMENIUS)
Les caractéristiques de l’enfant "A la fois inachevé et complet, comme l'arbre qui existe déjà en substance, l'enfant est apte à acquérir toute la « science des choses», nous dit Comenius. Nous sommes là devant les forces de la nature, devant la fameuse graine chère à tous nos pédagogues. L'ordre et la cohérence de l'évolution des stades de développement, le rythme, se dévoilent peu à peu à celui qui veut et sait le voir. Il va grandir sans nous pendant notre absence…cela va nous donner des émotions, une intranquilité…Il nous échappe. La nature représente la vie. Importance de l’observation. Notre relation avec l’enfant et avec la nature relève de la même démarche. Nous voici jardiniers, jardinières…devant des stades de développement, devant des nécessités vitales, de la nourriture spirituelle à donner aussi bien que de l’eau et de l’engrais…des soins, de l’attention, de l’amour Il nous faut consentir à être un fragment du cosmos Car la nature c’est la vie, avec ses lois, ses limites, ses élans qu’il faut respecter et aussi sa violence Face à l’enfant, nous assistons une métamorphose vitale à la fois violente et subtile, lente et fulgurante, dont la diversité nous dépasse, faites d’éclosions et de temps de latence, de surprises qui nous interrogent. L’enseignement doit suivre la voie du développement de l'enfant ainsi que son individualité qui se réalise pleinement à partir de ce qu’il est: c’est la même chose dans la nature ! C’est une approche humaniste plutôt que scientifique. Toutes les dimensions de l’enfant nous intéressent : qu’elles soient physiques, mentales, spirituelles. Solidaires entre elles, aucune n’a pas plus d’importance que l’autre. C’est un regard global qui ne relève pas de la dissection mais de la vie. Le regard est non pas analytique mais global pour comprendre (et non pas seulement) expliquer. Comme dans un tronc nous pouvons compter l’âge d’un arbre, nous savons que tous les évènements d’un enfant vont s’inscrire dans ses cellules et que ces traces seront présentes toute sa vie. Tout comme la plante, l’enfant porte toutes les traces de son histoire. Comme dans la corne d’un animal nous pouvons lire son histoire et ses caractéristiques Le corps est plus qu’une mécanique. Il y a une intelligence du corps, il a sa mémoire, les émotions y sont inscrites. Elise Mareuil, ed. Dunod L’enfant dans son contexte familial : tout est lié « L’individualité, cela n’existe pas au sens de séparé absolument. Il y a interdépendance de tous les êtres vivants sur la Terre. Mieux : espèces, sociétés et individus ne sont pas séparés. D’autre part, toute action engendre une réaction. Si vous déboisez des forêts immenses, ne vous étonnez pas de la désertification qui s’ensuit. L’Espagne était autrefois une immense forêt avant que l’on coupe les arbres pour fabriquer des bateaux lors de la conquête du Nouveau Monde, ce qui a donné le désert d’aujourd’hui. Tout polluant jeté dans la Nature revient sous une forme, comme un boomerang, ce n’est qu’une question de délai. Ce qui ne semble pas porter à conséquences maintenant, portera ses conséquences nécessairement plus tard, que nous le voulions ou non. Toute action dans la Nature doit se penser de manière globale. Il faut reconsidérer le champ de l’action et substituer à l’action fragmentaire une action globale. » Parle t-on ici de l’enfant ou de la nature ? l'enfant jardinierNous sommes dans un hôpital de province avec un service de pédiatrie et de grandes jardinières en bois dans la cour. Deux éducatrices décident d’investir ces grands bacs laissés à l’abandon. Elles en parlent à des collègues, l’homme de service propose de faire les réparations nécessaires pour que ces grands contenants puissent accueillir de la terre. Des infirmiers apportent des graines et des plants et un jour, avec les enfants on a fait des plantations et des semailles. Chacun a choisi ce qu’il allait confier à la terre. Ce fut l’attente. Un peu longue pour les petits, mais la terre qui cache la vie en train de naitre prépare une belle surprise. Un sentiment de propriété s’empare des enfants et aussi des grands. « Ma plante a soif, il faut l’arroser » disent les enfants. Ils se sentent responsables et acteurs. Des sentiments de propriété naissent. Ils s’occupent de leurs plantes, prennent soins d’eux, acceptent mieux ceux dont ils sont l’objet. Ils sont encore plus chez eux. Ils assistent à l’évolution, au surgissement de la vie qui va les impressionner. Ils la maitrisent et ne la maitrisent pas, cette vie. Il y a des limites. Les parents viennent voir si ça pousse et avec fierté les enfants montrent leur œuvre de créateurs. L’ambiance dans le service devient plus ouverte et dynamique, chacun veut participer aux jardins car il y a plusieurs sortes de plantations et quelques légumes commencent à sortir. Les échanges avec les parents se détendent. Un jour on va porter des légumes à la cuisine. De nombreux liens se dévoilent entre ce qui pousse et ce que l’on mange. Un enfant qui ne voulait plus manger se régale avec les fraises du jardin car ce sont "ses" fraises. Un bac avec des fleurs offrent des jolies couleurs variées, les enfants les dessinent. Des sentiments d'émerveillement de respect de leur beauté et de leur fragilité naissent. L'admiration pour la générosité de la nature les amène à partager les récoltes. Des réflexions sur les origines, l’évolution, la croissance des plantes alimentent les rêves des enfants. On observe, on pense, on déduit, on comprend. La vie est là. « Qu’est ce qui fait que cela pousse ? on ne voit pas ce qui fait pousser ! » On observe les plante, on les compare, on les classe et les enfants découvrent qu'ils sont au centre d'un tout harmonieux et cohérent. Un jour les plantes meurent, on va les arracher, les mettre sur le composte adjoint au jardin de l’hôpital. C’est le cycle de la vie. On va fabriquer des tipis avec de vieux draps, on va jouer à se cacher, à se mettre à l’abri. On est des indiens. On apprend que ces derniers ont respecté la nature, qu'elle était intrinsèque à leurs croyances. Des sorties s’organisent dans un autre jardin en ville, on va visiter une fermette et voir des animaux.On va aussi au marché aux fleurs. Grâce à ces découvertes les enfants sentent qu'ils font partie d'un ensemble et d'un environnement où ils ont leur place. Ils se sentent reliés à un monde plus ouvert. Les enfants guérissent plus vite. "Eduquer n'est pas combattre la vie c'est la délivrer" PESTALOZZI Un site de petits films fabuleux sur les enfants et la nature: http://www.les-docus.com/il-etait-un-jardin/ |
MON COURS SUR LA NATURE :
D'après Aristote la nature désigne les phénomènes de la croissance et de la génération. Des choses qui ont en elles mêmes les principes de leur développement. Les éléments premiers en sont: le feu, la terre, l'air, l'eau. Une autre signification désigne la nature des choses, leur essence ou leur substance. Nous allons aborder ici, cette nature vivante, composée des plantes, des animaux et pourquoi pas des minéraux. Il s'agit aussi du cosmos, du ciel, des saisons qui passent. Nous allons décliner le sujet sur la nature et l'éducation sous différentes formes et approches:
Michel Soetard a écrit un article : « la graine et le céréalier »… C‘est probablement la profession sociale la plus proche de la nature. Les soins
Cette lenteur où apparemment « il ne se passe rien » permet à l'autre de digérer ou élaborer ce qui lui est nécessaire pour évoluer. Il faut que ce soit reconnu par l’environnement institutionnel et même la société, mais surtout que nous nous autorisions nous même à prendre notre temps. C’est essentiel pour nous.
Dans un milieu harmonieux, donner trop d’importance à une chose ne serait-il pas un besoin de pouvoir. L’harmonie est toujours en équilibre, en mouvement, rien n’est jamais gagné. Notion d’énergie le « qi. ». Entre déséquilibre et équilibre. Comme la sève d’une plante. Comme nous voulons que » ça marche » le besoin de pouvoir parasite quelquefois notre écoute et notre compréhension. Alors en toute humilité, notre curiosité est bienveillante, orientée plus vers la qualité que la quantité.
Toutes les dimensions de l’enfant nous intéressent : qu’elles soient physiques, mentales, spirituelles. Solidaires entre elles, aucune n’a plus d’importance que l’autre. C’est un regard global qui ne relève pas de la dissection mais de la vie. Photosynthèse des plantes qui absorbent le soleil comme l’enfant absorbe l’éducation et son environnement Nous avons un regard libérateur des forces de l’enfant. Ces dernières ne nous font pas peur ce sont elles qui le font devenir de plus en plus humain, nous avons des moyens de l’aider à les épanouir, les canaliser et leur donner du sens. Nous connaissons les points d’ancrage sur lesquels elles s’appuient pour évoluer, s’épanouir, se structurer, faire que l’enfant grandisse et un jour apporte sa contribution à sa communauté. Nous avons confiance. A la fois créatures et créateurs nous sommes de la même essence que la nature et lorsque nous mettons l’enfant en contact avec elle, l’enfant y rencontre quelque chose de lui-même. Nos actes éducatifs s’équilibrent entre la recherche de qualité de sécurité et de confort pour l’enfant et l’espace qui lui permettra de grandir à son rythme, d’expérimenter sa force vitale. De grandir, d’aimer, d’épanouir ses questionnements. Nous sommes attentifs à lui apporter des soins, de la protection, de l'attention, de l'amour, mais aussi de l'espace et du temps dont la mesure est basée sur une confiance intelligente et le respect des particularités de chacun. Nous savons attendre, être patients, nous essayons de mesurer notre action. A la fois créatures et créateurs nous sommes de la même essence que la nature et nous mettons l'enfant en contact avec elle. [1] Philosophie de l’éducation PUF Que sais-je ? |
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