DÉFINITIONS : education et pedagogie
EDUCATION
Autrefois, avant le XVIe siècle, on employait les termes de «nourrissement» et «institution» pour parler d’éducation. De là vient le terme d'instituteur. D'après le Larousse, «éducation» viendrait du latin «Educerer» c’est à dire tirer hors de... D'après O. Reboul (dans son ouvrage sur Philosophie de l'éducation, PUF) ce terme vient aussi de "éducare": élever les animaux et les plantes. L’éducation est une action exercée sur autrui pour développer ses facultés physiques, intellectuelles et morales, ainsi que son caractère. C’est l’ensemble de moyens qui contribuent à façonner un être. C'est le développement de ses talents. On emploie aussi le terme «d’élever» qui signifie: porter de bas en haut, donner de l'éducation, former, faire naître, susciter. C'est une intervention qui peut modifier le cours naturel de l'évolution; il y a une rencontre avec la nature de l'éduqué. C'est ici qu'interviennent différentes façons de voir et de s'y prendre: jusqu'où l'éducation ne fait que développer les facultés de l’enfant, par rapport à un enseignement qui ne prendrait pas en considération sa nature? C'est aussi ce que fait une société pour faire partager les valeurs qu'elle privilégie, c'est à dire sa culture et ses connaissances. L'éducation dépend de ce qui caractérise une société. Elle dépend aussi des époques et des lieux. Introduction à l'histoire de l'éducation C’est la formation de quelqu'un qui sous-entend l’acquisition d’un savoir... Elle s'exerce sous les formes les plus variées. Sous entend une adaptation et les pratiques des usages de la société, les manières, c’est à ce moment que l’on dit: "avoir de l'éducation". C'est aussi le résultat de cette action. L'éducation se fonde sur la volonté. La liberté intérieure. Il faut distinguer l'éducation du conditionnement et du dressage. D'après le dictionnaire de pédagogie de F. Buisson[1] “L'éducation façonne les esprits et les coeurs, établit les moeurs, relève ou abaisse les caractères” (Compayré auteur de l'"Histoire critique des doctrines de l'éducation en France"). [1] http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/ Qu’est ce que grandir? Dans toutes les époques et dans toutes les cultures, la séparation d’avec la mère, pour l’entrée dans la communauté humaine: la famille et la société, s’élabore avec différents “passages” qui sont des moments particuliers qui marquent l’évolution de l’enfant... C’est ainsi que l’enfant quitte la symbiose d’avec sa mère et construit son propre monde avec des moments d’angoisse et d’interrogation et des moments de plaisir et de jubilation. Peu a peu il se découvre, découvre son entourage, les autres membres de sa famille ou de l’institution où il est gardé, tout en s’autonomisant sur le plan moteur avec la préhension volontaire, la station assise, le déplacement et la marche. D’autres événements sont imbriqués dans ce cheminement comme par exemple le sevrage où il change de façon de se nourrir, l’acquisition de la propreté. Pour chacun d’entre eux il s’agit, pour l’enfant, de quitter un stade pour en acquérir un autre, c’est á la fois l’objet d’une perte et d’un bénéfice, d’une frustration et d’une fierté. Peu à peu il entre dans sa propre culture, apprend á vivre, à comprendre le sens de ses actes et à en bénéficier. N’oublions pas les acquisitions plus relationnelles et sociales comme la construction de son identité sexuelle par la relation avec son père et sa mère, sa relation avec ses pairs, ses frères et sœurs s’il en a, et les autres enfants de l’institution où il va régulièrement. L’apprentissage du respect de la loi, savoir accepter les frustrations, savoir attendre son tour ou l’arrivée de sa maman, s’élaborent aussi peu à peu et préparent l’acceptation des lois sociales et même celles des règles scolaires comme celles de la lecture et de l’écriture. A chaque passage l’enfant est sollicité dans toutes ses dimensions: affective, motrice, intellectuelle, sociale. Il s’approprie à chaque fois une meilleure connaissance de lui-même, une meilleure sécurité, une meilleure confiance en lui, bases indispensables pour grandir. C’est un vaste programme qu'il ne pourra réaliser que grâce à un contexte humain et constitué d’objets qui ont une signification et qui vont lui permettre de s’épanouir et de grandir en se servant de son propre dynamisme. Que faire? C’est ainsi que chaque stade doit être arrivé à maturité pour que l’enfant puisse passer au suivant de façon efficace, en toute sécurité. A ces moments il ne faut pas aller trop vite, par exemple, lorsqu’il se déplace à quatre pattes, il se prépare à marcher avec plus d’équilibre et de sécurité et aussi il saura tomber en sachant se retenir. Cette meilleure connaissance de la place de son corps dans l’espace qu’il acquiert lors de ses déplacements lui servira même lors des apprentissages pré scolaire. Pareil pour tous les apprentissages de quelque ordre que ce soit. Il est tellement normal d’attendre avec impatience que son enfant se tienne assis sur le pot, marche, parle, le plus tôt possible!!! Mais, cette impatience si elle est porteuse d’un élan pour l’enfant, peut rompre son rythme et l’amène á sauter des étapes nécessaires á son bon développement. Porté par le plaisir que l’enfant procure à son entourage il ne peut “prendre son temps” et acquérir l’assurance donnée par une acquisition bien assimilée. La structuration de fondements positifs dans la relation entre l’enfant et tous ceux qui s’occupent de lui, de loin ou de près est essentielle pour son avenir! C’est une base indispensable qui lui permet de s’armer contre les frustrations trop importantes qui font souvent partie de sa vie. Il lui faut recevoir suffisamment pour ne pas être en quête toute sa vie d’une affection, d’une sécurité, souvent de façon destructrice. C’est ici que commence aussi la démarche de prévention, de l’éducation, qui est une approche à long terme. C’est donc un regard où se mêlent le respect, la confiance et l’amour que l’éducateur aura pour l’enfant. Bibliographie - Besse M.; "Les étapes de l'éducation"; PUF; 1961 - Claparède E., "L'éducation fonctionnelle"; ed. Fabert; Sylvia Colin; contact: 01 45 36 44 37;[email protected]; 2002 - Cousinet R., "La formation de l'éducateur"; Nouvelle Encyclopédie Pédagogique; PUF, 1952 - Houssaye J.; "Les valeurs à l'école"; PUF; Paris; 1992 - Reboul O.; "Philosophie de l'éducation"; collection "Que sais-je" n°2441; PUF; 1989 - Reboul O.; "Les valeurs de l’éducation"; PUF; 1992 - Reboul O.; Le langage de l'éducation; PUF, 1984 - Xypas C.; sous la direction de; "Education et Valeurs"; Anthropos Econo PÉDAGOGIE C’est l’Art d'instruire et d'élever" les enfants. C'est un savoir-faire qui sous-entend une méthode pour une acquisition de savoirs. S'emploie plutôt pour l'enseignant. « Théorie de l'éducation, normative et critique, d'une part, et d'autre part art et sciences de l'éducation dans la pratique ». (Lexique des sciences sociales) C'est un art sur lequel on réfléchit car on doit pouvoir apprécier ses actions, voir ce qu'elles valent, pour les réajuster. Si cela provoque une démarche scientifique d’observation, la créativité qui permet d'adapter ses observations à la réalité éducative. Des questions se posent Comment cela fonctionne? Quel résultat est produit? Quelles conditions font varier les résultats? Tout ceci reste au niveau de la spéculation. Dans la réalité le déroulement risque d'être différent de ce qui a été prévu. Il y a une caractéristique d'empirisme. Les théoriciens ne sont pas forcément les cliniciens et réciproquement. C’est ainsi qu’il y a deux actions bien différentes -Celle du pédagogue de laboratoire qui conçoit des méthodes théoriques, isole des phénomènes, essaie de mettre à jour des lois. -Celle du praticien confronté à des situations singulières et menant une recherche. Par exemple c’est la différence entre J. J. Rousseau et J. Pestalozzi. Donc la pédagogie n'est pas seulement la didactique, c'est à dire tout ouvrage dont le but est d'instruire, mais c'est aussi l'explication méthodique des procédés d'un art, d'une discipline et l'ensemble des méthodes qui recherchent les conditions optimales d'enseignement et d'éducation. Ceci sous-entend l'étude et la connaissance d'autres disciplines comme la psychologie, la sociologie, l'histoire, l'anthropologie, l'économie. D'après Durkheim: « Il faut savoir mesurer, former l'esprit en même temps... La pédagogie a surtout une théorie qui se réfère à la pratique et à son observation, c'est pourquoi elle est toujours remise en cause ... » Les composantes de la situation éducative. Elles sont multiples et complexes, imbriquées les unes aux autres. Nous en présentons celles qui nous paraissent essentielles. - Les personnes: l’enfant, ou l’éduqué, qui peut-être aussi un adulte et l’éducateur. Leur passé, leurs sentiments, la connaissance qu’ils ont d’eux même, de leurs possibilités et de leurs limites. Leur connaissance réciproque, la motivation, l’intérêt à participer à la situation. La perception qu’ils ont l’un de l’autre. C’est une des composantes de ce que l’on appelle habituellement la relation pédagogique. Il y a aussi l’entourage, le regard des autres, de la famille, de l’intuition. Voir s’ils sont porteurs de motivation. - Le contenu de ce qu’il y a à acquérir, l’objectif à atteindre, « le tiers » de la relation duelle entre l’enseigné et l’enseignant, l’ouverture de cette relation est tournée vers quel projet ? - La méthode employée par l’enseignant est-elle par exemple traditionnelle ou active, quel est son mode d’autorité, son organisation, quelle place laisse t-il à l’initiative de l’enfant, quelle part a ce dernier dans le choix de l’enseignement ou de l’acquisition ? - Le moment de la situation pédagogique : ce qui l’a précédée, son attente, a t-elle fait l’objet d’une anticipation, sous quelle forme ? Sa durée, son rythme, ses moments de rupture, ce qui doit se passer après. Sa période dans la journée, la semaine ou l’année - Le lieu, son architecture, la place réciproque de l’un et de l’autre, (enseignant et enseigné), la possibilité pour les uns et les autres de se déplacer, les territoires Il y a des contradictions possibles au niveau de : La méthode, est-elle un appui ou un l’enfermement ? une possibilité de création ou ne s’adresse t-elle qu’aux possibilités d’obéissance, que ce soit pour l’enseigné ou l’enseignant La place de l’attente ou de l’immédiateté, dans l’acquisition. Les sentiments entre les personnes qui composent la situation pédagogique qui dynamisent ou étouffent. Quelle est la place de l’intuition ou de la démarche rationnelle, organisée et méthodique Quelle est la place de l'expérience? Le savoir est-il pouvoir ou humilité ? Savoir attendre ou faire à la place et intervention abusive. La frustration, quelle est la part entre le ”trop ou le trop peu”? L’autorité étouffante ou libertaire ? Voyons de plus près ... Certaines données qui entrent en jeu au niveau de l'élève Qui est -il? C'est un tout, c'est à dire qu'on ne s'adresse pas seulement à son intelligence. De plus, il a une histoire ; c'est à dire qu'il a déjà des connaissances et aussi des intérêts, mais cette histoire peut-être aussi marquée par des échecs! Si c'est un adulte, a-t-il eu des échecs scolaires ou aborde-t-il les apprentissages pour la première fois? Quelles sont ses capacités? Son système nerveux fonctionne-t-il bien? Pour un enfant ce peut être une question de maturation. Pour un adulte ce sont des habitudes mentales, une façon d'écouter, de percevoir et d'utiliser ses sens. (l'enfant aussi d'ailleurs). Rien qu'un contrôle à ce sujet peut dévoiler des faiblesses qui sont nécessaires de connaître. Par exemple, comment gère t-il ses hémisphères droit et gauche, c'est à dire sa perception globale ou linéaire. Les origines de la dyslexie peuvent être diverses, on parle quelques fois d'atteinte organique des hémisphères... d'autres y trouvent des origines psychologiques. Il doit avoir une certaine maturité dans sa latéralité. Ses sens sont-ils en bon état? On a observé une corrélation entre le goût et la facilité de parole. Il y a une similitude entre l'acquisition des connaissances et l'attitude devant la nourriture. Il s'agit d'assimilation. Comparaisons intéressantes entre la façon dont on donne à manger et la méthode d’enseignement. Par exemple laisse t-on choisir l’enfant ou le sert-on ? Il a un rythme biologique qui concerne son sommeil et son alimentation. Est-ce que ce fut un enfant passif ? Pareil pour l'acquisition de la propreté où "acquérir et garder" sont mis en cause. De plus, il apparaît qu'il soit intéressant que l'enfant sache ce que c'est que d'accumuler, faire des collections, ranger, classer... avoir un endroit où mettre ce qu’il a accumulé. Est-il capable de se détendre, de se décontracter? Une certaine maturité affective et sociale est indispensable à l’enseigné, il est nécessaire qu’il soit en mesure de reconnaître les lois, d'accepter ce que les autres ont pensé et inventé pour faire certains apprentissages. Savoir accepter les frustrations est une condition indispensable pour les acquisitions. Avoir envie de grandir d'aller au-delà de soi-même. Il doit être capable de jouer avec le temps et en particulier avec le conditionnel temps indispensable pour entrer dans l'abstraction et ainsi pouvoir rêver à autre chose... rentrer dans l'imaginaire. C'est à dire avoir pratiqué le jeu symbolique qui commence par " et si on..." Il lui faut avoir la notion du temps qui lui permet de s'intéresser à ce qui se passait il y a 100 ans. Etre capable de répondre à un dialogue "explicatif" et descriptif, celui que la mère provoque lorsqu'elle montre à l'enfant et que l'autre écoute. Etre curieux, ne pas avoir peur de connaître, de s'approprier. Dans certaines familles il y a des mystères qui provoquent que l'exploration du monde est vécue comme dangereuse. Avoir envie de communiquer, par exemple d’écrire à quelqu'un (c'est sur cette démarche que s'est basé Freinet quand il a instauré les correspondances entre classes, J. A. Comenius en a parlé au XVIIe siècle.) Avoir fabriqué quelque chose qui a du mouvement ; pour le préparer à l'analyse et la synthèse ; avoir vu « comment ça marche ». Par ailleurs, les apprentissages peuvent être l'occasion de débloquer des difficultés. Mais les conditions ne sont pas seulement intellectuelles. On apprend aussi avec ses sentiments et ses émotions. Donc... Par rapport à son environnement, il est souhaitable que l’enfant soit l'objet de projet positif, et surtout être dans l'avenir et le projet, mais que ce soit un avenir immédiat, mis en place par l'enseignant, ou un avenir lointain éventuellement explicitement ou implicitement exprimé par l'environnement (sans que cela soit trop pesant). Que ce qui est appris ait un sens pour celui qui apprend, là aussi le sens peut ne pas être immédiat. Par rapport à la famille l'enfant a t-il pût s'identifier à des parents curieux ? Etre capable de se mettre en recul par rapport à son propre environnement sans se sentir en danger. Certains enfants ont peur d'être mieux à l'école que dans leur famille. Pour les écoliers la situation est basée sur un certain équilibre ; il lui faut jouer entre deux milieux : sa famille et la classe. Si les deux s'entendent trop bien l'enfant peut se sentir coincé, par contre il vaut mieux qu'il y ait une reconnaissance réciproque. Au niveau de l'enseignant Il lui est souhaitable de bien posséder ce qu'il a à retransmettre pour avoir l'esprit disponible ; doit-il en savoir beaucoup pour cela ? Qu'il soit reconnu dans son statut et qu'il se sente autorisé à avoir une certaine autorité, mais aussi une certaine liberté. Qu'il ait une méthode mise au point par lui-même en fonction de ce qu'il a appris et en fonction de ses observations ! Qu'il s'en serve comme un outil Qu'il aime...ce qu'il fait Il est souhaitable ... qu’il y ait une adéquation entre les possibilités d'acquisition de l'élève et ce qui lui est demandé. On retrouve là l'importance de l'observation. Que les références vécues par l’enseigné soient prises en considération ! On accepte de comprendre qui si on retrouve quelque chose que l'on sait déjà, c'est à dire aussi si on retrouve quelque chose de soi-même. (Voir la loi de la « proximité » de Pestalozzi). Par ailleurs l’intérêt vient aussi de quelque chose de nouveau, mais dans une proportion moindre. Le respect du rythme de l'enseigné est essentiel car l'enseignement ne peut se faire sans espace ni sans temps libre, pour que l'élève puisse s'approprier le savoir. Le temps n'est pas toujours laissé et bien souvent l'élève est obligé de le prendre (rêverie, bavardage, absences diverses... ). Il est par contre, institutionnalisé par les contrôles, les devoirs du soir, oû l'élève est censé se mémoriser ce qu'il a appris. Il y a des pédagogies qui permettent à l'enseigné de se lever, d'aller chercher un dictionnaire ou toute autre documentation, pendant ce temps il assimile. Il y a aussi l'ennui qui fait partie de l'espace pédagogique, il faut accepter qu'il existe, mais on peut aider l'enfant ou l'apprenant à observer quand il « décroche ». La notion de territoire est importante. Les enfants difficiles ont besoin de plus d'espace. Les enfants qui n'ont pas de problèmes particuliers n'ont besoin que d'une » bulle » d'un mètre, les autres ont besoins du double et même plus. Il faut que l'enseignant respecte le territoire de l'élève, s'il se déplace de trop et surtout sort du champ visuel des enfants cela peut en gêner certains. Il ne vaut mieux pas non plus toucher l'élève ou le prévenir qu'on va pénétrer dans son territoire. Ainsi la disposition dans la classe est importante. Un enfant calme calmera un autre plus instable en étant à coté de lui. Un mur, le mobilier, les élèves chaleureux peuvent aider à neutraliser l'angoisse. Une trop grande tension musculaire interfère négativement dans l'acquisition des connaissances. L'enseignant peut aider un élève à s'auto évaluer sur ce plan et lui apprendre à se calmer. Souvent dans une situation d'apprentissage nouveau il y a un sentiment d'inconfort, d'indécision ou d'ennui. La situation dans laquelle la personne se trouve pendant un raisonnement la rend vulnérable parce qu'elle est coupée de l'environnement ce qui explique que certains enfants ont du mal à se concentrer. Quand il y a concentration le système nerveux se charge de régulariser la respiration, ralentir le pouls relâcher la musculature. Pour le raisonnement la respiration devient moins profonde, le pouls s'accélère. Il est indispensable d'ajuster la demande aux possibilités et au stade de développement mais aussi à la maturité et aux intérêts surtout pour la formation des adultes où il arrive que les thèmes choisis infantilisent (quelque fois les enfants aussi sont infantilisés). Mesurer ce qui est demandé, ne pas en faire de trop. Ne pas faire comme ce que l'on fait maintenant au niveau de la sur stimulation sensorielle. (Attention aux habitudes données par la T.V.) Savoir être modeste. Etre cohérent dans ce que l'on demande, là aussi ne pas trop s'éparpiller. Prévenir de ce qu'on va faire et voir si cela a un objectif dans la tête de celui qui apprend Surtout insérer le "dialogue pédagogique" ( voir A. de la Garanderie) permettre à l'apprenant de ne pas savoir, de savoir le dire, de savoir dire quoi. Ce qui a été appris, le répéter de façons différentes (méthode Ramain et Feurstein.) Quelques réflexions La pédagogie est une rencontre, un rapport, entre l'enseignant, l'enseigné et un savoir. C'est un rendez-vous harmonieux ou un rendez-vous manqué. Soit l'enseignant "verse" son savoir, soit il le fait acquérir par l'enseigné. Ce sont les deux modes pédagogiques principaux. Ne pas confondre enseigner, apprendre et faire apprendre (en français le terme est le même.) Le pédagogue adapte son enseignement à celui qui écoute ; comme Omer qui choisissait un mythe en fonction de son auditoire! L'enseignant a des fonctions variables soit: la retransmission, soit la création d'un environnement pour que l'élève lui-même fasse ses propres acquisitions. Cela sous-entend des valeurs à atteindre. Reste à savoir lesquelles. Que l'enseignant soit au clair avec cela tout en ayant un esprit critique quant aux courants de pensée de l'époque dans laquelle il vit! En pédagogie on emploie la stimulation, le plus souvent auditive et visuelle et aussi la répétition. Une pédagogie passe souvent par la diversité des stimulations et la répétition. On s'adresse surtout aux possibilités d'imitation et de réception, mais il y a aussi les possibilités d'acquisition de l'élève à prendre en considération Malgré tout il y a des observations dont on peut se servir de façon efficace. Par exemple, la prise en considération de ce que l'élève sait déjà et la part des intérêts réciproques sont importants. Dans un processus d'apprentissage il y a deux démarches - Identification de l'élève à un enseignement, à un savoir. - Il y a aussi un travail à l'intérieur de soi même pour acquérir une méthode. C'est donc aussi une rencontre avec soi même, avec la façon dont on fonctionne et ce que l'on sait. Ce travail est indispensable et doit être reconnu par l'enseignant. Bibliographie - Avanzini, G., "Introduction aux sciences de l'éducation", Toulouse, Privat, 1976 - Boillot Hervé; Le Du Michel; "La pédagogie du vide: critique du discours pédagogique contemporain" PUF; 1993 - Chavel E.; "Les grands thèmes de la pédagogie", textes fondamentaux"; Le centurion; Sciences humaines, 1970 - Fabre Trocmé H., "J'apprend donc je suis", Les éditions d'organisation - Meirieu Ph. , Guignard M.; "L'école ou la guerre civile", Plon 1997 - Meirieu Ph; "Le choix d'éduquer, éthique et pédagogie"; ESF éditeur, Paris, 4 ième édition, 1994 -Meirieu Ph; (en collaboration avec Michel Develay); "Emile reviens vite...ils sont devenus fou"; ESF éditeur; 2 ième édition; 1993 - Meirieu Ph; "L'envers du tableau- Quelle pédagogie pour quelle école?; "ESF éditeur, 3 ième édition; 1995 - Meirieu Ph; "La pédagogie entre le dire et le faire, ou le courage des commencements"; ESF, Paris; 1995 - Plaisance E.; "les transformation du système éducatif"; l'harmattan - Plaisance E.; "Les sciences de l'éducation"; la Découverte - Reboul O.; "Le langage de l'éducation: analyse du discours pédagogique" ;PUF, 1984 - Repusseau J., "La pédagogie", Seghers, col. Clefs Pour Sites http://attelagepeda.info/ Très intéressant sur le plan pédagogique! Même et surtout si c'est pour les chevaux http://www.meirieu.com/ Site très riche, très documenté et généreux, pour tout pédagogue qui désire réfléchir. Romans pédagogiques Armand M.P. "la maîtresse d'école; Presses de la cité; Pocket; 199 Sites http://attelagepeda.info/ Très intéressant sur le plan pédagogique! Même et surtout si c'est pour les chevaux http://www.meirieu.com/ Site très riche, très documenté et généreux, pour tout pédagogue qui désire réfléchir. Romans pédagogiques Armand M.P. "la maîtresse d'école; Presses de la cité; Pocket; 1995C’est l’"Art d'instruire et d'élever" les enfants. C'est un savoir-faire qui sous-entend une méthode pour une acquisition de savoirs. S'emploie plutôt pour l'enseignant. AUTRES DEFINITIONS Par ordre alphabétique Apprendre Double sens en français entre celui qui donne et celui qui reçoit. En anglais: "teach" et "learn" se placent soit à la place de celui qui enseigne soit à la place de celui qui est enseigné Acquérir en l'étudiant une connaissance, un savoir faire, une habitude, une manière d'être. C’est s’a-proprier, "saisir", c'est aller vers l’objet de la connaissance qui peut-être un savoir faire , une habitude, une manière d'être. C’est une démarche très dynamique qui sous entend une rencontre avec soi-même, ses propres connaissances avec lesquelles on va mettre les nouvelles en connexion en fonction de ses choix. C’est pourquoi il est indispensable d’aider les chacun à reconnaître son savoir déjà acquis. Autonomie Pour un organisme, un individu, indépendance par rapport à un pouvoir central, à une hiérarchie, à une autorité; possibilité de décider sans ceux-ci: L'autonomie des universités. Temps pendant lequel un appareil peut fonctionner sans nouvel apport de carburant, d'énergie ou sans intervention extérieure. Larousse-Bordas 1998 Comportement d'un individu qui n'obéit qu'aux lois qu'il s'est donné lui-même, ou aux lois qu'il a compris ou accepté la valeur. Organisation scolaire telle que les écoliers participent, dans une mesure plus ou moins grande, au choix des matières enseignées et à la discipline générale de l'école, de manière à apprendre à se gouverner par eux même. Vocabulaire de la psychologie par Henry Piéron Autonomisation Fait de devenir autonome et, acquisition par un enfant de son autonomie dans le comportement. Comprendre On s'approprie ( on con-prend) Fonction d'appropriation de l'objet d'apprentissage. Le savoir se transforme en objet d'apprentissage. Connaître Peut-on dire qu’il s’agit de naître avec... ce que l’on sait, et aussi ce que l’on découvre de nouveau S’agit-il ici de prendre en considération que cette découverte se fait avec quelqu’un avec celui qui veut vous faire comprendre? La connaissance est le résultat. Culture Elle implique l'acquisition des moyens de communication tels que le langage oral, l'écriture, la lecture. De certains instruments de pensée et d'action tels que le calcul. Un certain bagage commun de connaissances et de croyances à la société où l'on vit, une certaine hiérarchie de valeurs. S'oppose aux spécialisations éducatives. Elle concerne le développement de capacités et de connaissances dans l'intérêt des individus eux mêmes Elle comporte une véritable imprégnation au contact des oeuvres humaines, élargissant les capacités de compréhension, éveillant les goûts artistiques, intellectuels et surtout le goût même de la culture et le désir de penser par soi-même. Elle implique une formation de l'esprit donnant, selon A. Croiset, l'habitude d'envisager philosophiquement les choses, de s'élever au dessus du détail, de ne pas se trouver dépaysé dans le temps oû l'on vit. Vocabulaire de la psychologie par Henry Piéron N'est pas seulement un savoir, ni une sorte de somme de savoirs, elle est un certain rapport du sujet avec ce qu'il sait. C'est un élan, un désir d'en savoir plus mais aussi l'appropriation de ce que l'on sait avec son propre langage. C'est non seulement avoir de la mémoire, mais posséder des outils de réflexion et de raisonnement. La spécialisation est l'inverse. C'est aussi savoir faire des rapport. Cela commence lorsque l'enfant dit:"c'est comme" C'est ainsi que dans l'enseignement les rapprochements sont bons. Pour cela les élèves doivent avoir une vue d'ensemble de la discipline pour leur permettre de comprendre un nouvel énoncé en reliant à ce qu'ils connaissent déjà. Dialectique Vient du grec "parler", "discuter". Propre à l'art de raisonner. C'est un échange de paroles et de discours, un dialogue. L'art de la "dispute". Pour Aristote, la dialecticien est l'homme capable de formuler des propositions et des objections. Eidétique (du gr. eidos, forme, essence), qui concerne l'essence des choses, leur signification. -Ce terme est fréquemment employé dans la phénoménologie de Husserl: la « réduction eidétique est une méthode de réflexion qui consiste à varier indéfiniment le contenu d'une représentation (par exemple, d'une représentation de l'émotion) pour dégager l'essence de la chose (le caractère universel des émotions comme impossibilité momentanée à s'adapter à une situation). Husserl a pris souvent l'exemple géométrique du triangle : si l'on varie indéfiniment les formes de triangles, les proportions des côtés, on peut en dégager l'essence du triangle en général, indépendamment de toutes les particularités que peut revêtir chaque cas individuel; c'est là une réduction à l'essence. -En psychologie, on distingue l'analyse eidétique et l'analyse génétique: une génétique de l'émotion ne dégage pas son essence, mais les conditions de son événement temporel, le processus physiologique et psychologique qui la suscite. En un tout autre sens, on parle, en psychologie, d'images eidétique à propos d'images visuelles présentant une netteté particulière (surtout chez les enfants de dix à quinze ans). Ethique du bas latin ethica: morale ; en grec: êthokon 1. Partie de la philosophie qui envisage les fondements de la morale 2. Ensemble des principes moraux qui sont à la base de la conduite de quelqu’un. Enseigner est "signaler", (du latin insignir) montrer, exposer du "déjà-là". Faire produire et reconnaître du sens. Dans l'enseignement tout ce qui permet à l'enfant de faire des rapprochements entre ce qu'il sait est bon!Les élèves doivent avoir une vue d'ensemble de la discipline pour leur permettre de comprendre un nouvel énoncé en reliant à ce qu'ils savent déjà! Epistémologie Vient du grec: épistémè: science et logos: étude. Etude critique du développement des méthodes et des résultats des sciences Née au XIX° siècle l'épistémologie est d'abord une philosophie de la science qui prétend énoncer la valeur et garantir le fondement de la vérité de la science. Aujourd'hui elle étudie davantage la vie interne des sciences pour analyser ses procédés opératoires. L'épistémologie est historique, car elle tient compte des étapes du développement des sciences, et régionale dans la mesure où elle examine les méthodes propres à chaque science. Formation du lat. "formatio". Manière dont quelque chose se forme, processus entraînant l’apparition de quelque chose qui n’existait pas auparavant . -Action de former quelqu’un intellectuellement ou moralement, -Donner les connaissances nécessaires à l’exercice d’une activité. Ensemble des connaissances dans un domaine déterminé nécessaires pour exercer une activité. Vient aussi de “Forme”: organisation des contours d’un objet, structure, configurations. Ceci n’exclut pas l’acquisition de connaissances qui est une des conditions d’une meilleure structuration, d’une certaine sécurité, une confiance et une valorisation et reconnaissance de ce que l’on pense, mais cela sous entend de la part de celui qui fait une formation un travail intérieur sur sa propre pensée. Il y a le contenu qui est important mais aussi la façon de le gérer. (voir culture) Dans le Larousse en 13 volumes: il y a 8 définitions. (Plus ce qui concerne l’aéronautique, l’automobile, la biogéographie, la botanique, la chimie, la psychiatrie...... Loi de prise de conscience La conscience vient lorsque l'adaptation de l'individu ne se fait pas automatiquement. La conscience est toujours la marque d'un conflit. C'est pourquoi un échec peut-être positif car il provoque un effort. La conscience des relations entre différents éléments ou idées ne naît pas de l'accumulation des expériences mais des défauts. L'essentiel est de voir comment ça marche . La lucidité est l'observation sans condamnation. Elle engendre la compréhension, car elle ne comporte ni condamnation ni identification, mais une observation silencieuse. Si je veux comprendre quelque chose, je dois évidemment l'observer, je ne dois pas critiquer, je ne dois pas condamner, je ne dois pas le poursuivre comme étant un plaisir ou l'éviter comme étant un déplaisir C'est une constante observation de tout, de chaque pensée, sentiment et acte à mesure qu'ils surgissent en nous-mêmes. Être lucide c'est comprendre les activités du moi, du "je" dans ses rapports avec les gens, avec les idées, avec les choses Avec amour…bienveillance Il faut se dégager de "j'aime ou je n'aime pas" mais plutôt voir à quoi "ça va me servir" L’initiation : “C’est une nouvelle naissance”. Dans les sociétés traditionnelles elle se situe au moment de l’adolescence. C’est un passage qui se fait avec ses pairs. On donne un enseignement secret. Il y a des épreuves qui ont pour objectif de faire un individu à part entière. Dans notre société elle est devenue individuelle. On apprend seul à aimer, à être parent, à se préparer à mourir... Méthode Marche rationnelle de l'esprit pour arriver à la connaissance ou à la démonstration d'une vérité. 2. Ensemble ordonné de manière logique de principes, de règles, d'étapes permettant de parvenir à un résultat; technique, procédé. 3. Manière ordonnée de mener quelque chose: "Procéder avec méthode". 4. Ensemble des règles qui permettent l'apprentissage d'une technique, d'une science. 5.Ouvrage groupant logiquement les éléments d'une science, d'un enseignement: Méthode de lecture. 6. "Méthode expérimentale", procédure qui consiste à observer les phénomènes, à en tirer des hypothèses et à vérifier les conséquences de ces hypothèses par une expérimentation scientifique. © Larousse-Bordas 1998 Motivation (d'après La Garanderie) C'est un motif, c' est une raison de choisir dans laquelle la conscience se reconnaît. La motivation est une sorte d'étonnement que vit la conscience en trouvant le sens d'elle même. Elle se découvre à partir de ce quelle n'est pas et qu'elle fait sienne en évoquant. Imaginer C'est inventer. Il s’agit de sortir des idées connues, d’aller plus loin. L’imagination est une générosité de l'intelligence, elle permet de prendre des risques. Le désir de donner est un élément essentiel. Pour cela il faut se sentir en confiance et reconnu. Initiation "C’est une nouvelle naissance". Dans les sociétés traditionnelles elle se situe au moment de l’adolescence. C’est un passage. Dans certaines sociétés on donne un enseignement en secret. Il y a des épreuves qui ont pour objectif de faire un individu à part entière qui st plus fort et digne de faire partie de la société des adultes. L’initié se laisse transformer pour un mieux, un état plus souhaitable. Penser (Selon J. Dewey ) est une démarche intentionnelle pour découvrir les liens spécifiques entre ce que nous faisons et les conséquences qui en résultent". Importance ici des liens, des associations avec le réalisable. C’est ici que le sens de l’objet d’apprentissage prend toute son importance et en particulier ce que les pédagogues appellent l’intérêt et la motivation qui sont au coeur des associations . Rhétorique C'est l'art de parler en public, l'art de convaincre et de persuader. C'est une pratique raisonnée du discours transmise par les grecs aux romains qui l'on transmis au Moyen âge à la Renaissance, à l'age classique...C'est l'art qui donne les règles du "bien dire". Ce sont des figures de mots qui consistent à détourner le sens des mots, à donner des figures de pensée. Scolastique Se dit de ce qui s'enseigne suivant la méthode ordinaire des écoles. Qui a rapport aux écoles du moyen age et à leur méthode d'enseignement fondée sur la tradition et l'emploi du syllogisme Enseignement philosophique propre au Moyen age. Harmonie de la philosophie et de la théologie. La méthode employée est la discussion ou la "dispute". On y soutient le pour et le contre. Il y a une thèse ou proposition, une discussion avec preuve, exposé des objections et réponse à ces objections. On divise les leçons en chapitre ensuite en paragraphes, avec des titres, des sous titres, des subdivisions. Sophisme Raisonnement qui n'est logiquement correct qu'en apparence, et qui est conçu avec l'intention d'induire en erreur. Larousse-Bordas 1998 Argument fallacieux, susceptible d'en imposer dans la mesure où la faute de raisonnement est difficile à dépister. Vocabulaire de la psychologie par Henry Piéron Valeur Une valeur est un sentiment pour lequel on donne une évaluation complexe et relative. Donner de la valeur est le contraire de faire preuve d'indifférence! Attention à la banalisation ou à des généralités, dans un jugement!. Suscite notre préférence dans une évaluation. Si une situation nous fait ressentir un sentiment, ce sentiment doit s’accompagner d’un jugement. L’un va forcément avec l’autre. "Cela me touche" est l'impression que l'on ressent! Cela fait partie de ce qu’il y a apprendre en tant qu’éducateur et en tant qu'éduqué. Il est évident que pour retransmettre certaines valeurs en éducation il est souhaitable de savoir les préciser, en plus de les ressentir, de les justifier, de les argumenter, tout en apportant les nuances évoquées jusqu'ici. Cela fait sortir des phrases toutes faites et non réfléchies dont on se sert pour argumenter ce que l'on fait avec un enfant! Pour l’éducateur cela peut relever d’un certain "paradis perdu". Cela dépend de l’idée de l’homme que l’on se fait et actuellement elles relèvent de l’autonomie de l’individu, l’esprit critique, le jugement, le sens de la responsabilité, mais il y a aussi les respect du passé, l’intégration au milieu, le respect des aînés, l’esprit de discipline. Ces valeurs concernent le sens de tout ce qui permet d’ apprendre aux enfants de quoi devenir un homme. On pense depuis Durkheim que le savoir fait des citoyens imprégnés de la morale laïque. Cette dernière est tout simplement humaine: l’honnêteté, la sagesse, le courage, la maîtrise de soi, la justice... "Ce qui est valable coûte, il ne rapporte rien": Kant Dépend de l’époque, de ses choix de société .« Théorie de l'éducation, normative et critique, d'une part, et d'autre part art et sciences de l'éducation dans la pratique ». (Lexique des sciences sociales) C'est un art sur lequel on réfléchit car on doit pouvoir apprécier ses actions, voir ce qu'elles valent, pour les réajuster. Si cela provoque une démarche scientifique d’observation, la créativité qui permet d'adapter ses observations à la réalité éducative. |