LA PÉDAGOGIE DE L'ENFANT DE 18 mois À 6 ANS
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L’enfant se laisse porter par l’énergie de la vie. Il est en interaction continuelle avec son environnement, Il donne et reçoit. Notre regard le soutient, nous échangeons avec lui. Il nous donne son dynamisme en cadeau. Ses mouvement quelque fois inattendus ont toujours un sens. Il recherche l’harmonie, grâce à des déséquilibres et des équilibres Il grandit. Il interfère par ses gestes avec d’autres mouvements autour de lui pour découvrir, expérimenter, construire, créer.
Alors qu’allons nous lui offrir comme environnement qui lui offrira l’espace pour qu’il puisse s’y déplacer et y exister. Institutions: crèches, Jardin d'enfants, halte garderie, multi accueil, écoles maternelles. Pour les enfants avant 3 ans aller à... http://www.blogbbmontessori.com/ Biblio. "Montessori pour les bébés" Murielle Lefèvre L'acceuil Le moment de l’arrivée de l’enfant est un moment essentiel . Ce sont de bonnes fondations que nous proposons à l’enfant pour sa journée. Qu’allons nous donc organiser pour signifier à l’enfant qu’il est chez lui et n’est pas un numéro parmi les autres. Etre disponible au début de la matinée est important, que ce soit pour les enfants et pour les mamans. Pour cela il nous faut arriver avant tout le monde, préparer le matériel, revoir ce qui est prévu dans la journée, vérifier si tout ce qui est nécessaire pour les différentes activités de la journée est là. Avec quel regard, quels mots allons nous accueillir l’enfant. Comment lui signifier que nous l’avons vu, qu’il est unique. Apprenons-nous à l’enfant à venir nous dire bonjour ? Allons nous vers lui ? quel acte va t-il poser pour se sentir chez lui ? C’est à nous d’y penser à l’avance et même à s’adapter aux habitudes de l’un ou de l’autre. Un enfant timide devra être appelé, un autre plus audacieux, aura juste besoin d’un regard, d’un sourire. Peut-être que certains enfants plus anciens ou plus grands peuvent nous aider à mettre les nouveaux à l’aise. Autre possibilité, l’enfant a t-il un territoire à lui ? si petit soit-il où il va pouvoir poser quelque chose qui lui appartient. Cela dépend de l’espace dont on dispose, mais un casier, un panier, une petite surface où l’enfant pourra mettre ce qu’il a apporté de sa maison, où même retrouver un caillou, un papier qu’il a laissé la veille. Si possible qu’il puisse disposer d’un porte manteau où mettre ses habits en arrivant et qui signifiera qu’il est là. Cet espace doit pouvoir être protégé, l’enfant se l’approprie avec confiance, sait qu’il sera respecté par les autres, comme lui même respectera celui de ses camarades. Prendre le temps de lui apprendre qu’il a une petite propriété. Il y a une pratique dans la pédagogie montessorienne qui est que chaque enfant met des chaussons ou...autre chaussure plus légère que ce qu’il porte, en arrivant, là aussi il est dans son territoire ! Après avoir retrouvé un coin à lui, que va t-il faire ? On peut peu à peu apprendre aux enfants qu’ils peuvent choisir une activité, un jeu, un matériel, un livre en s’installant calmement de lui même. Certains prennent un jeu de construction, d’autres vont jouer à la poupée. Demander que les jeux ne soient pas bruyants. Cela suppose qu’en début d’année tout un apprentissage ait été fait pour que les enfants prennent de bonne habitudes : s’organiser seuls. C’est important de prendre le temps de l’instaurer. Par ailleurs certains enfant peuvent aussi accomplir des petits travaux de rangement, de nettoyage, de balayage, de soins aux animaux ou aux plantes s’il y en a. Agir sur son environnement est une façon de se l’approprier. S’y sentir responsable permet en plus à l’enfant de faire l’apprentissage de la vie sociale, d’avoir un sens à ce qu’il fait, ce qui sur le plan existentiel est essentiel. Assumer une responsabilité toute une semaine apprend la persévérance. Pour certains cela peut les sécuriser, leur apprendre le sens des limites, indispensable en éducation. De plus la fierté peut naître de cette démarche. Cela sous entend qu’en début de semaine soient distribuées quelques responsabilités où chacun des enfants aura une fonction particulière. Pour cela on peut faire un tableau avec les symboles des responsabilités : un balai, un chiffon, un animal, une plante, les couverts à mettre à table ou autre image devant lequel on écrit le nom de l’enfant. On peut aussi coller sur un petit carton une image qui représente la responsabilité, que l’on aura mis dans un panier les enfants choisissent en début de semaine et l’enfant responsable a ce carton toute la semaine. N’importe comment une question est à se poser : que puis-je partager avec les enfants dans l’organisation de la classe. Evidemment cela non plus ne se fait pas d’un seul coup, on peut introduire ces responsabilités peu à peu en fonction des circonstances et pourquoi pas de la demande des enfants. Certains peuvent avoir l’attitude spontanée de vous aider à quelque chose... répondons leur, donnons leur un peu de pouvoir ! Pour en revenir à l’accueil, une autre façon de faire suivant les possibilités est de laisser les enfants jouer dans la cour en attendant que tous soient arrivés pour rentrer ! Quand tous les enfants sont là on les réunit. Car après s’être intégré dans les lieux, peu à peu chacun leur tour, dans la mesure où ils n’arrivent pas tous ensemble il est bon qu’il y ait une sorte de rencontre entre eux. On peut appeler cela " le regroupement " ou " la causerie ". On se met en rond avec les petites chaises s’il y en a, ou par terre chacun sur un morceau de tissu ou sur un petit coussin, territoire personnel. Durant ce regroupement on échange sur ce qui s’est passé la veille à l’école, sur ce qui s’est passé à la maison, sur ce qu’on a vu sur le chemin, on partage ses joies et ses difficultés. On apprend aussi à bien parler sans que ce soit trop pesant. Pour l’enfant ce n’est pas une leçon de langage, mais il importe de trouver le bon terme : ce peut-être pour lui un outil qui va le libérer. Laissons l’enfant aller jusqu’au bout de sa phrase, même si on sait ce qu’il va dire, laissons le suivre son idée, élaborer sa pensée à son propre rythme, préparons des enfants sachant habiter leur territoire intérieur, n’interférons pas dans ce que l’enfant peut dire. On s’organise pour que tous les enfants prennent la parole, sans obliger qui que ce soit à parler. Sinon ce sera pour demain. Laissons la chance à tous mais ne forçons pas. Apprenons aussi à s’écouter les uns les autres ! Ce moment est une façon de se " sentir bien entre nous " , aussi de voir ensemble ce que nous allons faire aujourd’hui. Seulement après les enfants auront l’impression d’être chez eux. Nous avons vu plus haut la place du sentiment, la place de l’émotion dans les acquisitions. Que l’enfant soit bien à tous les niveaux ! La qualité de l’ambiance est importante. Rappelons que M. Montessori a parlé de " l’esprit absorbant de l’enfant ". En effet il a une très grande puissance de sensibilité à son environnement : organisons le, le mieux possible. Nous avons vu que cette absorption se faisant dans une démarche globale où l’enfant investit toutes ses dimensions. L’organisation de l’espace Il doit signifier à l’enfant qu’il est en sécurité, qu’il a des repères et ainsi donner un support affectif positif à ses acquisitions. Regardons le local dont nous disposons et posons nous la question : que faire pour que l’enfant se sente bien et puisse être acteur ? Nous avons vu plus tôt que les enfants doivent pouvoir s’organiser seuls. Cela signifie qu’ils connaissent bien les lieux, que le matériel est à leur disposition et bien rangé, toujours à la même place ! Il faut pour cela des étagères, des petits meubles à leur portée. Si on récupère de vieux meubles, enlever les portes. Si l’on veut que les enfants soient autonomes, apprennent la responsabilité alors il faut penser chaque chose en fonction de cela et se demander : les enfants peuvent-ils se servir de ce matériel sans danger, peuvent-il y accéder et aussi le ranger , quelle est la logique d’ordre que je propose aux enfants. Pourront-ils retrouver le matériel ? Attention s’il y a des changements soit le faire avec eux soit les prévenir. N’importe comment tout événement peut être éducatif. Une organisation fréquemment employée est celle de faire des petits coins où les enfants trouveront la même sorte d’activité. Coin poupée, coin construction, coin livres, coin lavabo, coin apprentissages préscolaires. Cela dépend du matériel dont on dispose. C’est bien quand il y a des séparations à mi hauteur, ainsi l’éducatrice voit tous les enfants mais ceux ci sont séparés des autres et se sentent protégés, peuvent se repérer. Quand l’enfant a fini son activité il est impératif qu’il range le matériel. Le propos n’est pas d’en faire beaucoup mais peu et bien. En règle générale il y a deux parties dans un local : une partie pour les activités individuelles et une autre pour les activités collectives. L’enfant va les identifier. On peut même leur donner un nom. Cela l’aidera à se repérer. Il est même possible lorsqu’on raconte une histoire par exemple ou que l’on fasse une autre activité collective que quelques enfants continuent à jouer ou travailler seul. C’est à dire il n’est pas obligé que tous les enfants fassent la même chose au même moment. Cela ne s’instaure pas de suite, peu à peu les enfants savent ce qu’ils doivent faire, c’est à dire au bout de quelques semaines. Certains vont le comprendre vite d’autres auront besoin de plus de temps. Attention au bruit ! Apprenons aux enfants à vivre dans un contexte calme. On peut dire que cela dépend des régions et que certains pays sont plus bruyants que d’autres. Mais il est une chose de sûre c’est que dans un contexte bruyant la communication est impossible. La concentration aussi et surtout certains enfants ne seront pas entendus et perdront le désir de s’exprimer. S’il y a des moments où on peut mettre de la musique sachons aussi baisser le niveau sonore. Attention aux ambiances excitées qui donnent une apparence de vie mais où l’enfant ne peut pas avoir la maîtrise de lui même. Déjà ne crions pas ! Ne hurlons pas aux enfants de se taire. Parlez bas et les enfants baisseront le ton pour vous écouter. Il est vrai que la voix de l’enfant est haute et quelquefois perçante, alors nous, parlons normalement. Exprimons nous un peu lentement de façon à ce que les enfants aient le temps de comprendre d’assimiler, d’intégrer, de mémoriser. Rien ne presse ! Veillons aussi aux odeurs ! Aux bonnes odeurs, des fleurs, des plantes, éventuellement ! Dans certains endroits une hygiène parfaite ! N’oublions pas que l’odorat est le sens des souvenirs affectifs et que c’est aussi un support de reconnaissance, de relation. Partageons les parfums avec les enfants ! On peut leur en parler, leur faire sentir certains objets, identifier les lieux avec les odeurs. Chacun sa place est-il possible ? C’est à dire que chaque enfant ait sa table et sa chaise ! C’est l’idéal, sinon souhaitons qu’il y ait quelques possibilité de s’asseoir à une table et de s’installer pour travailler ou jouer. A ce sujet il est nécessaire de se poser la question de quand et où l’enfant peut avoir un endroit à lui, comme nous l’avons abordé au moment de l’accueil, un endroit d’intimité. A propos : parlons de celle où la pudeur de l’enfant est en jeu. Les toilettes doivent respecter la solitude de l’enfant, le prétexte qui consiste à dire que l’on doit surveiller l’enfant ne doit pas nous amener à ce que certaines situations soient vécues devant tous. Comme nous l’avons vu plus haut des séparations qui ne montent pas trop haut doivent permettre à l’enfant de s’isoler tout en étant sous le regard de l’adulte. L’organisation du temps Tout comme pour l’espace, le déroulement d’une journée est diversifié et bien identifié par les enfants. L’apprentissage de la vie passera par la régularité des événements où l’enfant apprendra à attendre sans se sentir oublié. Le rythme de ces évènements lui permet de s’orienter dans le temps. Nous avons vu plus haut l’intérêt de la répétition où l’enfant reconnaît quelque chose qu’il sait déjà, confirme ses connaissances et en intègre d’autres avec les comparaisons. Si nous apportons un changement prévenez et qu’il ne soit pas trop important, qu’il ait un sens ! Un changement bien géré donne une meilleure conscience de soi. Grâce à des signaux les enfants s’approprient le rythme de la journée, savent ce qu’ils ont à faire ou ce qui se prépare. Il est nécessaire de penser à la façon dont on prévient les enfants du changement d’activité. Une petite clochette annonce que l’on sort prochainement dehors pour la récréation, un court air flûte les prévient que l’on doit s’organiser pour le repas, une berceuse chantée leur annonce la sieste ou un moment de calme après le repas. Ces signaux leur permettent d’être acteur. Evitons de surprendre l’enfant, on lui enlève une partie de ses moyens. Chaque moment de la journée a une dimension différente que l’enfant aura compris et qui lui permettra d’agir de façon opportune. Gardons une diversité, rendons les bien identifiables, cela enrichira ses sensations, il apprendra à comparer. Nous ne sommes pas pressés ! Et si nous le sentons ainsi c’est que nous voulons en faire de trop. Réfléchissons à la façon de l’être moins. Quelquefois des éléments extérieurs nous font croire que nous ne pouvons rien faire, mais en réfléchissant un peu, il est souvent possible de changer pour le bien des enfants. Nous n’avons pas de programme autre que celui de saisir les moments de la vie quels qu’ils soient pour éduquer les enfants. Il n’y a pas les leçons d’un coté où l’enfant apprend quelque chose et l’organisation pratique et quotidienne, de l’autre qu’il faut faire le plus rapidement possible. Non ! Chaque moment est une possibilité pour l’enfant d’apprendre. Ils sont là profitons en ! TOUS les moments sont importants même les moments intermédiaires comme se déshabiller, s’habiller, se préparer à aller à table, ranger, attendre qu’on vienne les chercher, sont pour les enfants des moments où ils peuvent apprendre quelque chose. Posons-nous régulièrement ces questions : pourquoi presser les enfants ? Est ce si justifié d’aller vite pour tel ou tel moment ? Que les plus petits, et même les autres puissent prendre leur temps lors du déshabillage par exemple, mettre ou enlever les chaussures peut être long et alors ! Pourquoi se presser. Tout ce qu’un enfant apprend lorsqu’il effectue ces actes est très riche : les notions de intérieur-extérieur, dedans-dehors, fermé-ouvert, rentrer-sortir, lacer-délacer, serré-lâche, les mots qui composent la chaussure, marcher, pied nu, pied chaussé, " quels beaux pied tu as ", un petit massage sous la plante, les doigts, combien ? ? ? le dessus des pieds, le dessous, tous les mots différents pour toutes les sortes de chaussures, sans parler du marchand.ect comme nous l’avons vu plus haut il y a de grandes chances pour que l’enfant apprenne mieux tous ce vocabulaire que si on fait une leçon sur la chaussure. Ceci dit l’un n’empêche pas l’autre. Avoir pris un moment particulier pour observer peut être aussi intéressant mais pas au détriment de tout bâcler au moment du déshabillage. Tous les objets que l’enfant rencontre dans la journée sont dignes de cet intérêt. En plus d’apprentissage de vocabulaire il y a celui de la vie sociale : que les plus grands aident les plus petits pour les laissent apprendre seuls ! On peut apprendre à s’attendre, si certains enfants traînent un peu il faut voir si on ne peut pas les laisser finir seuls. Il se peut que ne sentant pas la pression de ceux qui attendent qu’ils aillent plus vite ! Ne nous moquons pas des enfants lents, peut-être sont-ils en train d’apprendre à aller au fond de ce qu’ils font. C’est l’apprentissage de la vie ! Réfléchissons : Tous les enfants doivent-ils faire la même chose au même moment.? Y a t-il un rythme de journée pensé différemment pour les plus petits ? L’organisation est-elle pensée pour les enfants ou les adultes. Les enfants fatigués ont-ils un lieu pour se reposer ? Les enfants plus bruyants ont-ils des moments de défoulement ? Quelle est l’alternance des moments individuels et des moments en groupe ? Un moment de silence une fois dans la journée est-il possible. Maria Montessori l’a instauré dans sa pédagogie. Une petite clochette agitée et tous arrêtent leur activité, ferment les yeux ceux qui veulent et on écoute, on fait silence...quelquefois on appelle les enfants à voix basse, un à un pour sortir en récréation, sinon savoir qu’un moment plus calme que les autres est précieux pour tous ! Cela relève de la maîtrise de soi, de la concentration qui sont importants en éducation. Que ces moments de calme soient conçus comme un moment de ressourcement intérieur. Dans les caractéristiques des différents moments de la journée nous allons distinguer les moments individuels et les moments collectifs. Il est opportun de les alterner, par exemple le matin et l’après midi ont chacun un moment individuel et un moment collectif. Les moments individuels Quels sont-il ? C’est lorsque les enfants ne font pas tous la même chose dans la journée, parce qu’ils ont choisi chacun une activité différente : un jeu de construction ou jouer à la poupée, ou dessiner, ou peindre, lire sur le tapis, chacun est à son affaire. Ils peuvent jouer à deux. Après avoir joué, ils vont ranger, se servir d’une autre activité. Si l’enfant manifeste une fatigue il est nécessaire qu’il ait la possibilité de se reposer. Comme nous l’avons vu plus haut ce peut-être après l’arrivée à l’école, ou avant de partir à ce moment lorsqu’on vient chercher l’enfant il va ranger son jeu. Mais cela peut se faire dans la journée. L’éducatrice à ce moment en profite pour observer les enfants, voir comment ils se servent de tel ou tel matériel, à partir de là : fait des projets concernant cet enfant là, par rapport à son caractère, la façon de se comporter, ses connaissances. Elle peut aussi noter une meilleure façon de s’organiser, voir que certains jeux ne sont pas bien disposés, qu’il est temps d’introduire un autre matériel, enrichir les jeux pré scolaires...en plus de suivre le développement de l’enfant on peut en observant cela éviter des disputes. L’observation du déclenchement des conflitsentre enfants doit faire réfléchir, certains peuvent être évités par une meilleure organisation. Il est évident que tous ne peuvent pas l’être ! ce sont aussi des événements qui peuvent être éducatifs. Il y a de nombreuses activités individuelles comme arriver à l’école et en partir, se laver les mains, dormir à la sieste, se déshabiller, se rhabiller, aller aux toilettes qui peuvent se faire tous ensembles, mais pas toujours, où chacun le fait pour soi et quelquefois pas en même temps que les autres. Les activités collectives (pas avant 3 ans et demie) Soit ce sont celles de la vie quotidienne comme le repas ou celles où on se regroupe pour échanger, parler, observer, écouter une histoire, chanter, dire une poésie, fabriquer un objet tous ensemble, faire un jeu comme une ronde.... Cela peut se faire dans la classe ou dehors et pourquoi pas si c’est possible en promenade. On les alterne dans la journée avec les moments individuels. Une question : tous les enfants doivent-ils y être? C’est à voir, cela dépend...il peut-être opportun de laisser un enfant terminer son activité ou se reposer pendant que l’on raconte une histoire par exemple. Du moment qu’il ne gène pas ! Suivant leurs caractéristiques des activités les enfants peuvent y apprendre le sens de la communauté, le plaisir de faire quelque chose ensemble, l’apprentissage de l’attente, de l’entraide, du respect de la particularité de chacun, de l’écoute de l’autre aussi apprendre à trouver sa place dans un groupe avec évidemment toutes les connaissances sensorielles et de vocabulaire qu’ils peuvent apprendre. Nous avons vu que même pour les apprentissages intellectuels une bonne ambiance est nécessaire. Un moment collectif peut-être une succession de moment de tension et de détente, d’excitation et de calme, la vie n’est-elle pas là ? Pour illustrer nous allons prendre le moment du repas. Le repas ou le goûter Moment riche par excellence ! Il sollicite les sens et apporte beaucoup de connaissances. Il met en jeu la vie sociale, la façon de se situer dans la vie, apporte une ouverture culturelle avec les habitudes alimentaires et la façon de se tenir à table. On pourrait y apprendre tout ce qui concerne l’existence ! Prenons notre temps organisons le bien ! Que l’enfant s’y sente bien, soit heureux de passer à table quelque soit la forme du repas. Certain jardins d’enfant ne s’ouvrent pas pour les repas et les enfants n’y mangent pas mais il y a souvent un goûter, où l’on peut profiter pour faire un moment éducatif. Sans oublier l’initiative de faire un gâteau ou autre activité culinaire. Il est vrai que cela n’aura pas la même dimension qu’un repas pris habituellement mais n’est-ce pas mieux que les enfants déjeunent chez eux ? L’organisation dépend de plusieurs choses, pour ce qui est des lieux il est indispensable comme d’habitude qu’il ait du confort, une bonne aération, pas trop sonore, lumineux, que l’hygiène soit respectée, que le matériel employé soit pratique, solide et beau ! Quelle va être la disposition des tables, le nombre d’enfants par tables pour que ce ne soit pas de trop afin de permettre un échange. Les enfants ont-ils toujours la même place ? C’est un repère intéressant. On peut changer de temps en temps pour une raison bien précise et inviter un autre enfant ou un adulte. Il est souhaitable que le repas se déroule dans un rythme où chacun peut manger sans qu’il y ait de conflits ni d’oubliés. Il est bien que les adultes mangent en même temps que les enfants car c’est pour eux un modèle de tenue à table et la notion de partage est plus forte, mais il y a un besoin de disponibilité de la part de l’éducatrice qui ne lui permet pas toujours d’être à la fois en train de surveiller les enfants et de manger. On peut commencer l’année avec une formule et terminer avec une autre. Il est possible qu’au début les enfants soient servis, que lorsqu’ils arrivent à table tout soit prêt, petit à petit on peut leur demander de s’approprier l’organisation. Ensuite on va réfléchir à la façon dont les enfants vont participer à la préparation, mettre la table, aller chercher certaines choses pas trop lourdes à la cuisine. Arranger les couverts, est une fabuleuse façon de se préparer à l’écriture, avec toute cette disposition à organiser : devant, derrière, dessus, dessous, à l’endroit, à l’envers etc.... tous ces exercices d’orientation se font tous seuls, portés par l’intérêt et sont bien plus efficaces que ceux que l’on fait sous forme d’exercice. Attendre que tout le monde soit servi pour commencer, ne pas se lever de table sans raison, respecter la succession des plats... Tout ceci concerne les habitudes de vie et un certain mode social qui met en jeu la façon dont cela se passe à la maison. Quelle " façon de se tenir à table " allons-nous apprendre aux enfants et sous quelles raisons ?, Allons nous décider que les enfants doivent manger de tout ? Sous quel prétexte, diététique, éducatif ? Sur le plan sensoriel, l’odorat est le sens le plus sollicité à table, et évidemment le goût où les enfants peuvent apprendre une multiplicité de termes, avec toutes les nuances que cela suppose ; quand nous mangeons, ne pas se presser, sentir, prendre son temps là encore pour apprendre, reconnaître, faire des comparaisons, parler de ce qu’on mange à la maison, échanger autour des quantités, de la qualité. L’apprentissage du calcul se fait par ce genre d’expérience. Parler de l’origine des fruits, des légumes de la viande et plus tard dans l’après midi retrouver des images...On peut découvrir le monde avec la nourriture ! Mais ce n’est pas nécessaire de faire des apprentissages à chaque fois, le plaisir d’être ensemble est suffisant. L’observation organisée (pas avant 4 ans) L’idée centrale, le centre d’intérêt, comme processus d’éducation ou comment organiser une observation En pédagogie, ce sont ces moments qui ont étés définis par des théoriciens comme J. J. Rousseau, F. Fröbel ou O. Decroly comme étant les sujets de base pour les centres d’intérêts. Dans " De l’Emile ou de l’éducation " dans le livre 3, J. J Rousseau explique qu’une leçon basée sur les besoins de la vie est plus riche que des leçons prédécoupées en disciplines. L’intérêt de telles leçons c’est qu’elles se présentent à l’enfant d’une manière sensible : qu’il puisse voir, entendre toucher le sujet de son apprentissage, mais aussi qu’à partir de cet objet l’enfant fasse les découvertes qui en découlent parcette succession d’images qui viennent à l’esprit lorsqu’un objet nous intéresse. Voir ce que nous avons dit plus haut sur la définition de l’intérêt. C’est ainsi que Decroly va créer autour de ces sujets un processus qui s’élabore ainsi : 1. l’observation où les enfants découvrent un objet, 2. l’association où ils se laissent aller aux différents comparaisons qui leur viennent à l’esprit et 3. L’expression ou sous différentes formes ils vont donner une représentation de son observation. Voici un exemple d’observation organisée. Ce texte est issu d’une publication sur la pédagogie de F. Frôbel: " Mon filleul au jardin d’enfants " de Félix Klein. La petite classe se trouve à la campagne, mais les enfants viennent de la ville. Ceci se passe au cours du regroupement dont nous avons parlé plus tôt : " Tout à l'heure dit la maîtresse, je suis passée, par la cour de la ferme, en venant en classe et j'ai trouvé dans le poulailler quelque chose que j'ai là dans ma poche. - Montrez nous! disent les enfants ! - Vous allez bien deviner tous seuls... C'est blanc et a à peu près la forme d'une boule. - C'est un oeuf, crient plusieurs voix - Oh les petits malins ! Oui, c'est un œuf et le voilà ! La maîtresse le met sur la table : " Maintenant vous allez regarder et me dire si c’est une sphère. - Non, puisque c’est un oeuf - Ça n’empêche pas. Une balle est une balle, et pourtant, nous l'avons vu l'autre jour, c’est aussi une sphère; elle a la forme d'une sphère, Pourquoi ? -Parce qu'elle est ronde, -Très bien, Maxime. - Regardez bien l’oeuf à présent. Est-il aussi rond ? " Les oui et les non se croisent, On tire à nouveau la sphère de sa boite pour la mettre à côté, de l'oeuf. Est-ce pareil ? - Non, Mademoiselle, l'oeuf est pointu, " Quelqu'un même, pour la circonstance, le défini : "une boule pointue ". Quand les enfants, non sans surprise, ont tous constaté que l'oeuf n'est pas rond, qu'il roule assez bien sur les cotés, mais nullement sur les bouts. La maîtresse leur apprend qu'on appelle cette forme-là : ovale, et qu'on appelle ovale tout ce qui a la forme d'un oeuf. Elle insiste pour bien ancrer (faire comprendre) dans chaque tête la nouvelle idée. Elle fait chercher s'il y a dans la salle des objets ayant la forme ovale, Les enfants, après quelque hésitation, montrent deux boites de fer blanc et un plat de terre où l'on avait semé du blé. Cécile apporte même une des feuilles de lilas, et l'on s’accorde pour dire qu'elle a raison, pourvu que soit enlevée la pointe. Pierre est appelé au tableau pour y dessiner un oeuf. Gustave, méticuleux, contre son ordinaire, note que ce n'est pas bien et que l'oeuf doit être plus pointu d'un bout. Lui-même est invité à en dessiner un exact. On efface ensuite son chef-d’œuvre, comme l'ébauche de Pierre, et l'on distribue les cahiers pour que tout monde y trace un ovale, y dessine un œuf. Est-ce tout? Pour le moment, oui, car l'heure est arrivée d'envoyer nos " petits géomètres " en récréation. Mais à la seconde classe du matin, on va faire un modelage, vous le devinez bien ce sera d’abord une boule, puis ce sera un oeuf, occasions naturelles de revenir, même à plusieurs reprises sur le mot et l’idée de sphère sur le mot et l’idée d’ovale. Et cette géométrie n'assombrit en rien, je vous prie de me croire, le plaisir intense de pétrir en ses mains la terre glaise, de montrer sa sphère pour savoir si elle est bien ronde et d'obtenir alors la permission de l’allonger en oeuf. Les sphères, donc ne resteront pas, mais les oeufs seront conservés pour d’autres loisirs, qu'on fait entrevoir et que je veux bien vous dire d'avance, puisque vous ne pourrez pas comme nous, assister aux classes de la semaine prochaine. Ces beaux œufs ovales que nous mettons durcir au soleil sur la fenêtre un jour ô bonheur nous les peindrons en blanc et quand ils seront secs on s'en amusera bien. Chaque enfant du village emportera le sien pour jouer ou le donner à sa mère. Les enfants de la maison cacheront le leur dans le poulailler. La directrice qui recueille les oeufs croira que c'en sont de vrais et les portera à la cuisinière; celle-ci les mettra par mégarde à la coque; on les servira à table et les grandes personnes, qui ne se douterons de rien perdront bien leur temps à vouloir les manger. Mais la jeunesse emploiera le sien de la belle manière en rires inextinguibles. Et tel sera l’épilogue de notre classe de géométrie. " A cette leçon, c’est la maîtresse qui a apporté l’objet à observer, cela aurait pu être un enfant. Imaginons la fierté qu’il peut ressentir de voir que quelqu echose qu’il a apporté puisse faire l’objet de tant d’échanges, d’apprentissages ! Mais cette formule est aussi intéressante : l’éducatrice n’est-elle pas là aussi pour enseigner, désigner ce qui peut être intéressant et apporter l’extérieur dans la classe ? Elle laisse les enfants parler avant de leur apprendre quoique ce soit ! C’est important elle les laisse s’exprimer, on peut supposer qu’ils ont l’habitude, qu’ils se sentent libre de parler et que cette spontanéité vient d’un cheminement qu’elle a du instaurer pour que les enfants se sentent à l’aise. Que disent les enfants dans cet exemple? Ils comparent avec ce qu’ils savent déjà, c’est une démarche d’apprentissage essentielle. On ne peut apprendre quelque chose de nouveau qu’avec ce que l’on sait. La maîtresse peu à peu introduit un nouveau terme dans un raisonnement qui part de ce que les enfants ont exprimé, il y a des liens là aussi indispensables dans tout apprentissage comme nous l’avons vu. Ensuite les enfants expérimentent, touchent, le font rouler... se déplacent, s’approprient physiquement cette nouvelle connaissance ! on peut imaginer qu’ils auraient pu le casser, voir ce qu’il y a à l’intérieur, en découvrir les composantes, les couleurs, les consistances...mais ce n’est pas ce que la maîtresse a décidé. Peut-être ne voulait-elle pas en apprendre de trop aux enfants en même temps. L’étape suivant les enfants dessinent l’œuf, autre forme d’appropriation, le modelage aussi, plus proche de la réalité, implique une démarche corporelle plus importante, il y a le toucher, le poids, le mouvement...évidemment la création. La fin est très intéressante car cet œuf a pris une dimension sociale, il a tout un cheminement vers l’extérieur, la maison ou la directrice de l’institution et...une farce ! c’est à dire une dimension ludique. Si on analyse bien on peut voir qu’à partir d’une simple observation on peut construire un processus très riche. On peut évidemment imaginer autre chose : avec un œuf ne peut-on pas faire un gâteau, le partager... et la vie est là. Au cours de ces moments d’échanges nous savons qu’à ce moment l’enfant construit cette confiance en lui dont chacun a besoin ! Partager la fierté de se découvrir, de découvrir ce qui l’entoure. Il est accompagné dans sa découverte de sens aux événements, on le rassure, on l’aide à comprendre. L’observation spontanée C’est celle que l’on peut partager continuellement avec les enfants à propos de toutes les situations vécues, sans que ce soit trop lourd et que l’on cherche systématiquement que l’enfant apprenne quelque chose de façon formelle. Par exemple, la promenade, ne consiste pas seulement à " s’aérer " ni se détendre, mais il y a tant observations, de découvertes sur la nature, ses lois, les soins qu’elle demande. Etre responsable d’une plante peut apprendre sur l’importance de savoir attendre, les soins à donner, le savoir faire que cela demande. C’est une initiation à l’éducation morale et civique. Une réelle prévention n'est-elle pas celle qui favorise chez l’enfant le fait de savoir profiter de son environnement pour se construire? Il n’est pas rare malheureusement que les institutions se trouvent dans des lieux où l’herbe, les arbres, les fleurs sont rares. Un petit pot de fleur peut-être un petit espace très intéressant où le temps passera en laissant à l’enfant le souvenir de toute évolution teintée d’émotions. C’est indispensable que l’enfant puisse jouir de la nature, cela fait partie de l’apprentissage du beau. Le savoir vivre Nous réfléchissons sur la différence, qui existe quelquefois, entre la culture retransmise à l’école et celle que les enfants reçoivent à la maison ? Sur ce que l’on permet ou pas et ce que cela signifie. L’enfant, au fur et à mesure qu’il entre dans la compréhension du monde qui l’entoure, apprend non seulement le savoir faire mais aussi le savoir vivre, ce que l’on appelle les bonnes habitudes, comme savoir ranger, la politesse, la bonne tenue de table. Des échanges avec la maman peuvent mettre en relief des différences. Il faut savoir les gérer. Si l’éducatrice saisit les nombreuses occasions du déroulement de la journée pour aider les enfants à intégrer les règles de la vie en commun il est nécessaire que ce soit cohérent avec ce qu’il vit en famille même si la forme des limites imposées par la réalité de la vie peuvent être gérées de façon différentes suivant que ce soit à la maison ou à l’école. L’autonomie Parallèlement à l'acquisition de savoirs, se développe l'autonomie (auto: soi-même, nomie : loi) qui peut se définir comme l'aptitude à faire soi-même le choix des lois auxquelles on se soumet, ce qui implique l'émergence d'une " morale " et des interdits, et donc de sentiments tels que la culpabilité, la honte, la pudeur. L'autonomie n'est pas seulement la capacité d'accomplir seul les actions nécessaires au maintien de la vie et à l'insertion sociale. C'est aussi, et surtout, l'intériorisation de cette nécessité, l'intégration de ces actions dans un système de valeurs et de règles de vie adopté par l'individu lui-même, et non imposé par l'intérêt d'autrui, parent ou maître. Le témoignage, l'exemple et important pour l'enfant. Plus que les belles paroles car il enregistre nos attitudes dans leur vérité. C’est quelquefois une demande explicite des parents. Choisir de laisser l’enfant faire seul, par lui-même, n’est pas facile à gérer. Nous venons de voir que nous le lui demandons souvent, soit d’organiser son travail individuel, soit en partageant les activités collectives. Faire à la place de l’enfant pour faire plus vite est une tentation pour tous ceux qui s’en occupent. Avant d’intervenir dans un geste de l’enfant ou dans une phrase essayons d’attendre que l’enfant ait terminé. Laisser l’enfant s’approprier le plus possible son entourage par lui-même, peut faire partie aussi des moyens employés dans l’élaboration d’un désir commun éducatif. Il faut alors partager les raisons de cette attitude avec ses collègues, les parents afin que chacun n’intervienne directement ou indirectement, que de façon appropriée. Bien connaître le comportement de chaque enfant vis a vis des autres, sa timidité ou son agressivité, l’aider à prendre sa place et reconnaître celle des autres, à se sentir bien, seul ou en compagnie est important. Une fois de plus les échanges avec la famille de l’enfant sont nécessaires, partager ce que l’on observe sur le comportement de l’enfant, chercher une attitude cohérente qui sans l'enfermer l’aidera à le structurer. Tous ces moments qui d’habitude sont passés en présence de la mère peuvent occasionner un investissement affectif exagéré de la part de l’adulte qui la remplace. Que ce soit pour lui-même ou pour ceux avec qui il travaille, l’éducateur veille à ce que la relation affective avec l’enfant se fasse dans la bonne mesure. Que l’enfant se sente bien, entouré, reconnu, aimé, mais que chacun garde sa place, tout en respectant celle de l’autre. L’enfant ne peut pas être un enjeu de pouvoir entre ceux qui l’aiment le plus par exemple ou ceux qui " savent ». Cette notion de distance dans la relation avec l'enfant s’acquiert avec l’expérience mais surtout le fait que chacun est reconnu dans son rôle et sait ce qu’il a à faire. Là aussi le travail en équipe est indispensable, les relations avec la famille aussi. A qui appartient l’enfant si ce n’est qu’à lui même ! Ceci dit sauf exception c’est sa famille son lieu éducatif le plus important. Ces quelques propositions, quelques idées, ont été présentées comme pouvant en inspirer d’autres ! La multiplicité des situations n’est évidemment pas exprimée. Le plus important est de comprendre l’esprit, d’être attentif à la réaction des enfants et de modifier en fonction de sa réflexion. |