Germaine Tortel 1896-1975
Inspectrice Générale des écoles maternelle 1896-1975
La pédagogie d’initiation, une pédagogie humaniste pour aujourd’hui et pour demain
Née le 4 octobre 1896 à Lyon, ville où elle est morte le 12 mai 19751, est une pédagogue française et créatrice de la pédagogie de l'Initiation qui s'est particulièrement intéressée au dessin d'enfant.
Germaine Tortel est née à Lyon en 18962. Elle est élève de l'école normale d'institutrices de Lyon (1913-1916), puis enseigne dans le département du Rhône (1916-1932). Elle devient inspectrice de l’enseignement élémentaire et des écoles maternelles, dans la Nièvre et la Loire, puis elle est nommée à Paris en 1946, dans une circonscription maternelle, où elle reste jusqu'à sa retraite (1962). Elle est ensuite chargée du premier poste de recherche sur l’école maternelle créé à l'Institut national de Recherche pédagogique.
Comme le fit également Élise Freinet, créatrice de l'idée d'Art enfantin, elle a porté un regard neuf sur les productions des enfants et en particulier sur le dessin. Elle a créé un centre de documentation sur ce sujet. La création plastique est, pour elle, un moyen d'apprentissage qui permet de comprendre le monde3. (Wikipedia)
Elle a travaillé en relation avec des médecins, des psychologues et des psychiatres : Eugène Minkowski, René Diatkine, René Zazzo, Serge Lebovici et notamment Mária Török qui lui a consacré un ouvrage intitulé La Pédagogie non-directive de Germaine Tortel (1960).
Elle a travaillé aussi avec Maurice Debesse et Jean Vial qui envoyaient leurs étudiants faire des observations dans les écoles maternelles.
tout comme Ovide Decroly, elle a refusé d'écrire, préféran former et rransmettre oralement.
Après sa mort est créée en 1977 l'association Germaine Tortel4.
La pédagogie d’initiation se propose la formation d’un être libre, autonome, conscient et responsable, elle souhaite la participation de l’enfant à sa propre culture.
Elle est fondée sur l’expression et l’écoute de l’enfant, l’accueil toujours valorisant de sa parole et de ses premières productions, aimées dès le départ, au sein d’un groupe classe fortement uni par un projet commun issu de ses intérêts propres, donc fortement motivant, capable de mobiliser et libérer en chacun des forces insoupçonnées.
Elle s’adresse à l’être total de l’enfant, affectif, social, intellectuel, en vue d’un éveil à la Conscience, dans le respect de soi, de l’autre et du monde qui l’entoure, en vue de rejoindre les grandes valeurs humaines universelles.
La dialectique pratiquée permet à chacun de se révéler, de s’enrichir au sein du groupe, l’incite à des efforts de réflexion, de concentration et de dépassement de soi, afin de progresser dans le développement de sa pensée et de tout son être. (issu du site de G. Tortel)
Son approche globale de l'enfant ainsi que la richesse de la situation qu'il crée lorsqu'il est respecté dans sa démarche, est très importante chez elle. Elle anticipe Loris Malaguzzi par l'importance qu'elle donne à l'art et aux facultés créatrices de l'enfant.
Ecoutez-les! nous dit-elle
http://www.pedagogie-tortel.org/index.php
Extrait de:
QUELLES RELATION ENTRE LA PSYCHOLOGIE ET LA PEDAGOGIE ?
Germaine Tortel (1963) Extrait de Pédagogie d’initiation, N°112-113, juin 2007, pages 20 et 21
Après avoir critiqué la méthode psychologique elle dit au sujet de la pédagogie: elle a pour fonction de rechercher non seulement l'esprit, mais les conditions de son expression la plus favorable et les conditions de son progrès.
… Le pédagogue, par la méthode constructive, se rend compte de l'énorme différence entre l'enfant neuf, sur un sujet déterminé, et l'enfant éduqué, c'est-à-dire ayant fait fonctionner son esprit sur la connaissance qu'il est allé chercher, ayant achevé, bouclé le cycle.
C'est donc un travail, un dynamisme, qu'il détermine, avec toute sa richesse, avec toutes ses ressources. Il s'aperçoit dans une même séance, que l'enfant, mis aux prises avec la difficulté de faire des boîtes, et non pas n'importe quelle boîte, mais la boîte de carton destinée à tel usage, dévolue à tel destinataire… n'a pas une, mais trente-cinq méthodes de travail, que ses essais vont évoluant au cours de la même séance, qui peut durer fort longtemps, qui dure, en fait, autant qu'elle est en droit de durer… qui est reprise aussi souvent que l'enfant n'est pas satisfait, car c'est une pédagogie de la satisfaction, de l'achèvement. VOIR Santiago et sa maison
L’observateur pédagogue voit donc les choses dans leur développement propre et naturel, dans leur extension limitée à l'entreprise, dans l'intégralité du travail, et aussi dans leur intensité particulière, à un moment donné du temps vécu par l'enfant. Ainsi, lui aussi, réalise-t-il une expérience mentale complète, à la vraie mesure de son esprit, et construit-il réellement son aptitude pédagogique.
Le pédagogue établit la dialectique, il cherche le dialogue, le développement de la situation initiale, il cherche les meilleurs moments pour l’établir. Est-ce pendant l'action ? Est ce ensuite ? Tout de suite après ? Il a à tenir compte de la digestion, de la valeur du temps d'assimilation. Et sous quelle forme ?
Provoquer la comparaison ? ou la laisser naître ? Étaler les choses pour l'esprit ou faire que l'enfant s'en sépare, cherche à établir la mediateté sur l'immédiat. Il faut insister sur la valeur du temps, valeur constructive réelle. Or, cette exigence pédagogique est, elle-même, extrêmement féconde pour la psychologie pratique, en attendant qu'elle le soit pour la psychologie théorique ; car, mettant l'esprit dans les conditions optima, elle ne définit pas seulement une méthode pédagogique (il n'y en a pas d'autre : c'est cela qu'il fallait trouver), mais une méthode psychologique capable d'échapper aux carences de l'analyse, à ses sécheresses, capable de capter la marche de l'esprit, d'en indiquer le dynamisme, une psychologie du travail mental. Ainsi ne pouvons-nous que souhaiter la présence parmi nous du psychologue, car la pédagogie est ici inspiratrice de la méthode psychologique, nécessaire à une formation pédagogique adéquate du psychisme, souhaiter surtout que chaque pédagogue soit rendu capable de bien saisir cette adhérence ultime de la véritable expérience pédagogique, celle de l'enfant, avec la véritable psychologie, qui se serait annexé la pédagogie. Faisons effort pour montrer leur étroite liaison, nécessaire et féconde, la nécessite d'une même formation profonde entre le psychologue et le pédagogue.
http://www.pedagogie-tortel.org/index.php
Extrait de:
QUELLES RELATION ENTRE LA PSYCHOLOGIE ET LA PEDAGOGIE ?
Germaine Tortel (1963) Extrait de Pédagogie d’initiation, N°112-113, juin 2007, pages 20 et 21
Après avoir critiqué la méthode psychologique elle dit au sujet de la pédagogie: elle a pour fonction de rechercher non seulement l'esprit, mais les conditions de son expression la plus favorable et les conditions de son progrès.
… Le pédagogue, par la méthode constructive, se rend compte de l'énorme différence entre l'enfant neuf, sur un sujet déterminé, et l'enfant éduqué, c'est-à-dire ayant fait fonctionner son esprit sur la connaissance qu'il est allé chercher, ayant achevé, bouclé le cycle.
C'est donc un travail, un dynamisme, qu'il détermine, avec toute sa richesse, avec toutes ses ressources. Il s'aperçoit dans une même séance, que l'enfant, mis aux prises avec la difficulté de faire des boîtes, et non pas n'importe quelle boîte, mais la boîte de carton destinée à tel usage, dévolue à tel destinataire… n'a pas une, mais trente-cinq méthodes de travail, que ses essais vont évoluant au cours de la même séance, qui peut durer fort longtemps, qui dure, en fait, autant qu'elle est en droit de durer… qui est reprise aussi souvent que l'enfant n'est pas satisfait, car c'est une pédagogie de la satisfaction, de l'achèvement. VOIR Santiago et sa maison
L’observateur pédagogue voit donc les choses dans leur développement propre et naturel, dans leur extension limitée à l'entreprise, dans l'intégralité du travail, et aussi dans leur intensité particulière, à un moment donné du temps vécu par l'enfant. Ainsi, lui aussi, réalise-t-il une expérience mentale complète, à la vraie mesure de son esprit, et construit-il réellement son aptitude pédagogique.
- Chaque entreprise a ainsi son unité, sa finalité, ses accidents, ses circonstances imprévisibles, ses hasards, ses réussites fortuites.
- On n'a pas le droit de couper, d'arrêter l'esprit, une fois sa mise en marche assurée.
Le pédagogue établit la dialectique, il cherche le dialogue, le développement de la situation initiale, il cherche les meilleurs moments pour l’établir. Est-ce pendant l'action ? Est ce ensuite ? Tout de suite après ? Il a à tenir compte de la digestion, de la valeur du temps d'assimilation. Et sous quelle forme ?
Provoquer la comparaison ? ou la laisser naître ? Étaler les choses pour l'esprit ou faire que l'enfant s'en sépare, cherche à établir la mediateté sur l'immédiat. Il faut insister sur la valeur du temps, valeur constructive réelle. Or, cette exigence pédagogique est, elle-même, extrêmement féconde pour la psychologie pratique, en attendant qu'elle le soit pour la psychologie théorique ; car, mettant l'esprit dans les conditions optima, elle ne définit pas seulement une méthode pédagogique (il n'y en a pas d'autre : c'est cela qu'il fallait trouver), mais une méthode psychologique capable d'échapper aux carences de l'analyse, à ses sécheresses, capable de capter la marche de l'esprit, d'en indiquer le dynamisme, une psychologie du travail mental. Ainsi ne pouvons-nous que souhaiter la présence parmi nous du psychologue, car la pédagogie est ici inspiratrice de la méthode psychologique, nécessaire à une formation pédagogique adéquate du psychisme, souhaiter surtout que chaque pédagogue soit rendu capable de bien saisir cette adhérence ultime de la véritable expérience pédagogique, celle de l'enfant, avec la véritable psychologie, qui se serait annexé la pédagogie. Faisons effort pour montrer leur étroite liaison, nécessaire et féconde, la nécessite d'une même formation profonde entre le psychologue et le pédagogue.
- Oh ! regarde c'est un bateau dans la mer. - Non, moi je vois un berceau. - Alors c'est un berceau-bateau !
- Mais oui, dit la maitresse, je le vois aussi, mais que fait donc ce berceau sur la mer ?
- Mais oui, dit la maitresse, je le vois aussi, mais que fait donc ce berceau sur la mer ?
Ses innovations
Beaucoup d’entre elles font aujourd’hui partie intégrante du quotidien dans les classes, d’autres restent encore cependant à développer.
• Pédagogie de l’expression et de la prise de conscience.
• Pédagogie du projet.
• Pratique d’une dialectique éducative au sein du groupe classe :
- les enfants ont la parole ;
- écoute de l’enfant ;
- appel à une expression personnelle motivée : verbale, plastique, corporelle.
• Importance donnée à l’Art et à l’imaginaire :
- apports culturels de qualité ;
- approche : des grandes œuvres, de la grande musique, des beaux textes ;
- grande place donnée au dessin : appel à l’ampleur du geste, appel au grand format, libération du lyrisme enfantin, richesse et diversité des techniques et matériaux offerts à la création, apparition du dessin collectif.
• Ouverture de l’école :
- sur la vie : découverte du milieu proche et plus lointain (promenades, voyages, etc.), une création originale (la classe cuisine, ambiance familiale retrouvée), l’anniversaire à l’école avec signification de la fête ;
- aux parents : les familles sont appelées à participer ;
- aux autres professionnels : médecins, chercheurs .
• Le psychologue entre à l’école.
Beaucoup d’entre elles font aujourd’hui partie intégrante du quotidien dans les classes, d’autres restent encore cependant à développer.
• Pédagogie de l’expression et de la prise de conscience.
• Pédagogie du projet.
• Pratique d’une dialectique éducative au sein du groupe classe :
- les enfants ont la parole ;
- écoute de l’enfant ;
- appel à une expression personnelle motivée : verbale, plastique, corporelle.
• Importance donnée à l’Art et à l’imaginaire :
- apports culturels de qualité ;
- approche : des grandes œuvres, de la grande musique, des beaux textes ;
- grande place donnée au dessin : appel à l’ampleur du geste, appel au grand format, libération du lyrisme enfantin, richesse et diversité des techniques et matériaux offerts à la création, apparition du dessin collectif.
• Ouverture de l’école :
- sur la vie : découverte du milieu proche et plus lointain (promenades, voyages, etc.), une création originale (la classe cuisine, ambiance familiale retrouvée), l’anniversaire à l’école avec signification de la fête ;
- aux parents : les familles sont appelées à participer ;
- aux autres professionnels : médecins, chercheurs .
• Le psychologue entre à l’école.