Alexander Sutherland Neill
Biographie 1883-1973 Né dans une famille écossaise très puritaine, il devient instituteur à 15 ans dans l'école que dirige son père et ensuite dans la campagne écossaise. Il va à Londres et se lie avec Homer Lane rééducateur et psychanalyste qui a organisé une communauté de délinquants suivant les principes de l'autogestion. Il participe au courant des Ecoles Nouvelles qu'il critique ainsi : "haïssant les vérités, la chair et refoulant les désirs inconscients". Mais par ailleurs, il pense que dans l'école traditionnelle on fait uniquement un enseignement au détriment de l'éducation et des besoins de l'enfant. "Un mélange confus d'autoritarisme, de corruption, et de séduction, maintient toujours les jeunes sous la tutelle du monde adulte qui est un monde qui a perdu le contact avec son élan vital." Dira-t-il En 1924 il fonde sa propre école dans laquelle il mit en pratique l'idée que les enfants sont capables de s'éduquer avec le minimum d'intervention des adultes. Il a une conception libertaire de l’éducation. Pour lui, toute institution pédagogique provoque de l'aliénation et du conditionnement. Il ne faut rien imposer aux enfants, la loi est établie par eux dans l’institution. Rendu célèbre par son livre « Libres enfants de Summerhill", où il raconte la vie de son école, Neill, ce psychologue et psychanalyste a fait plus qu’une expérience, c’est une véritable aventure pédagogique. Beaucoup de gens pensaient qu'après sa mort en 1973, Summerhill disparaîtrait avec lui. Ce ne fut pas le cas. Summerhill existe toujours aujourd'hui, organisme social autogéré indépendamment de l'homme dont la personnalité fut si intimement liée à sa conception. Neill écrivait déjà : "On me demande souvent si Summerhill n'est pas le fait d'un seul homme, et si cela me survivra. Summerhill n'est pas du tout cela. Ce qui a fait de l'école ce qu'elle est, c'est la notion de non-interférence avec le développement de l'enfant, et d'absence de pression sur lui". Ses idées pédagogiques L'épine dorsale de Summerhill est le "self-government" et la liberté. Summerhill est une communauté de 75 enfants environ, de 5 à 16 ans, et d'une douzaine d'adultes, sans compter le personnel de service. La plupart sont internes. L'année scolaire se divise en trois trimestres de dix à douze semaines. L'enseignement structure la communauté, mais ce n'est pas l'essentiel. Tout y est facultatif, à commencer par les cours, qui n'occupent d'ailleurs qu'une petite partie de l'emploi du temps, à côté d'activités de plein air, de travaux manuels et de théâtre. Neill estime que l'instruction scolaire n'est pas essentielle pour réussir dans la vie, car pour lui, la réussite "c'est la capacité de travailler joyeusement et de vivre positivement ». Bien entendu, la liberté est limitée par certaines lois. Ces lois sont débattues et établies au cours de réunions tenues régulièrement et auxquelles assistent tous ceux - enfants et membres du personnel- qui désirent y participer, sous la présidence d'un enfant. Même des propositions présentées par le directeur peuvent être rejetées, car tous les votes ont le même poids. Nous consacrons le plus gros de notre temps et de notre énergie à la gestion de la vie quotidienne dans tous ses aspects. Comme "house parent", je suis responsable de la santé et du bien-être des enfants dont j'ai la charge, mais je n'ai pas autorité sur eux, juste les mêmes droits que tout un chacun. Ce qui me permet de vivre parmi les enfants sans avoir à faire la police, ce dont je me passe avec joie. Ce qui me permet aussi des rapports plus créatifs, comme ami, soignant, confident, et surtout égal. Les lois avec lesquelles nous vivons ne sont pas uniformes, mais couvrent un large spectre de besoins et de nuances. Par exemple, les différents groupes d'âge ont des heures de coucher différentes et l'équipe n'en a pas. Ces différences ne sont pas imposées par une haute autorité, mais votées par la communauté dans son ensemble. Elles reposent uniquement sur des considérations pratiques et restent constamment ouvertes au changement. Cette autogestion n'est pas une demie concession, c'est un style de vie qui fonctionne grâce à des réunions régulières facilitant les expériences, les changements, et évitant l'immobilisme. Une mobilité et un développement permanents, non pas suscités par une bureaucratie anonyme, mais par l'observation, l'interaction de chacun, la discussion et la diplomatie. Beaucoup de points de vue sont exprimés. Chacun exerce son droit à influencer directement la communauté dans laquelle il vit. Tout peut être remis en question. Pour Neill qui est proche de la vie, nous avons le devoir d’être heureux ainsi que celui de se connaitre. La confiance en l’enfant est primordiale. L’intérêt est à la base de l’action. Bibliographie - Neil A.S. ; « Libres enfants de Summerhill » - Neil A.S. ; "La liberté mais pas l'anarchie." Voir "La vie à Summerhill" : http://ecolesdifferentes.free.fr/art19j.htm |
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