Première journée L’enfant et la nature par Bernadette Moussy L’émerveillement qu’il y ressent fait partie de l’éducation. C’est une démarche éducative qui élève. Un temps d’arrêt pour soi dans son intimité. L’émerveillement c’est l’étonnement, qui est la base de la connaissance. Par l’étonnement apparait le besoin d’aller plus loin dans la démarche de connaissances et d’expériences. L’enfant dans la nature effectue des comparaisons de base, il initie la nomenclature des éléments, des matières, des formes : galets, pierres, bois… La nature est au cœur du métier d’EJE : Les pédagogues s’inscrivent dans un contexte historique social événementiel. Ils parlent de la nature en fonction de l’époque dans laquelle ils ont vécu, mais tous prêtent attention aux besoins de rencontre de l’enfant avec les espaces naturels et le cycle de la vie. En observant la nature on a moins peur. La nature rassure par son rythme, par son observation elle provoque l’apaisement de façon naturelle. La nature offre un bénéfice pour la découverte l’envie d’aller au contact de la matière, des plantes et de l’animal. L’enfant désire rentrer en connexion, toucher, voir…C’est l’imprégnation. Il doit ressentir la nature qui est vibrante et qui « lui parle ». Tout ce que vit l’enfant est marqué en lui à jamais, c’est pourquoi il est important de le sensibiliser très jeune a l’écologie, aux découvertes avec le monde animal et végétal. Ce qui est intéressant c’est de travailler autour du détail, cela permet de verbaliser la description fine. On peut penser que l’enfant qui acquiert le langage, perd une certaine notion non verbale qui lui permettait de rentrer en relation profonde avec la nature. La réponse à la peur des insectes, doit se faire par la connaissance de, et la mise en relation avec....Quand l’enfant est au contact de la nature il vit aussi l’ambivalence : « J’ai peur de l’insecte je me rassure et je retourne le voir le toucher ensuite, j’ai encore peur parce que il bouge je m’éloigne et ensuite je me rapproche de nouveau… » Attention à notre langage : Il y a des phrases dans notre accompagnement qui bloquent les découvertes. « Attention !, ce n’est pas comme cela que l’on fait, tu vas tomber !… » Elles ne sont pas en adéquation avec la découverte et l’expérimentation profonde des choses de la vie. Ces phrases font souvent référence à ce qu’on a vécu enfant, nos propres expériences et comment on les a vécus. La nature est un espace de liberté et de connaissance infini. C’est l’opportunité de rentrer en relation avec d’autres vies, d’autres systèmes, ressentir par tous ses sens la vie qui est vibration. La nature c’est le vivant. C’est le phénomène de croissance, et de reproduction. Chaque personnes, chaque être vivant est unique, il est relie aux éléments : l’eau, air, feu, terre. La nature c’est l’essence des choses ! Nous sommes la nature nous en faisons partie nous descendons tous des poussières d’étoiles (Hubert Rives.) Il ne faut jamais oublier que l’enfant a les possibilités d’acquérir toutes les compétences possibles. L’enfant en relation avec l’environnement naturel rencontre ce qu’il lui fait du bien, ce dont il a besoin, il a un ressenti particulier, à ce propos qui vient de lui. L’adulte est là pour s’émerveiller avec lui. mais besoin de « cadrage » de l’adulte vient du fait que l’enfant a une énergie vitale qui fuse et qui le dépasse. Le vrai problème ce sont les adultes ! La pédagogie se prépare, s’anticipe, le travail d’équipe est important il demande des réajustements. « L’enfant et animal ». L’éthologie, la science de l’observation animale permet de faire des liens avec le comportement des espèces dans leur milieu naturel, est intéressante. Voir Hubert Montagner Vidéos d’écolo-crèche : https://bit.ly/2KC7Zjh Observation de la manipulation de l’eau par des enfants. Les gouttes qui se propagent et glissent le long de la main. La main réoriente les gouttes, les mains en immersion, la fluidité de la matière. L’enfant s’approprie l’eau, l’amasse dans le seau. Tout cela favorise de multiples expériences. Observation manipulation des bâtons : Prend conscience de son corps par le bâton. Il acquiert la notion de longueur de prolongement de la main. Manipulation de l’outil. Geste ancestral qui apparait à travers la manipulation de l’outil bâton. L’enfant rejoint l’histoire de l’humanité. Laisser les enfants effectuer des créations libre avec les objets trouvés dans la nature afin qu’ils s’approprient leur environnement. Animal et l’enfant Responsabilité autour de l’animal, apprentissage de l’attente et de la frustration… « il dort on ne peut pas le déranger, tu dois éviter de lui toucher les oreilles ». Les acquisitions en lien avec le milieu naturel, et la découverte de l’animal sont en correspondance avec l’émergence des émotions. Le confinement des enfants est négatif ►Les enfants ont besoin de voir loin, à l’infini et de faire des réajustements avec l’observation de près. C’est important pour la maturation du nerf optique. ►Dans le même registre, marcher est un besoin fondamental pour l’enfant, pour sa motricité globale. Libre exploration éducative. Dans chaque enfant « il y a tout le connaissable », on a rien à lui apporter. « Maitre soyez simple modestes et retenus » nous dit J. J. Rousseau. Qu’est- ce qu’il y a derrière nos peurs de confronter l’enfant à la nature ? Deuxième journée « La ferme des enfants » par Sophie Rabhi Un peu d’histoire… Dans les années 60 il y a eu un exode rural. Pierre Rabhi le père de Sophie achète des terres en Ardèche. Ils vivent de l’exploitation d’une chèvrerie et exploitent les terres agricoles. Commence alors l’économie circulaire avec les déchets verts réintroduits dans le sol et des toilettes sèches. La ferme accueil des personnes voulant participer à ce projet d’agriculture circulaire. Elle s’ouvre à l’accueil des enfants, elle devient un centre de loisir. Sophie Rabhi fait des études en audiovisuel et communication. La ferme se spécialise à l’initiation et à la vulgarisation de l’agroalimentaire. Elle fait découvrir les réalités de la vie agricole et la connaissance du monde rural et des animaux. En découvrant la vie de la ferme les enfants s’enthousiasment, ils découvrent le rythme des saisons et du vivant. Cet accueil permet de relier les enfants aux vivant par l’émotion : c’est le sens de la vie ! A son contact les émotions éprouvées sont uniques. Sophie et sa mère se forment aux techniques d’animation autour de la découverte de la nature. Sophie décide d’ouvrir l’école qu’elle nomme « La ferme aux enfants ». Sophie depuis son enfance baigne dans un bain de discussion permanente autour de sujets variés mais souvent reliés aux activités agricoles, écologiques, littéraires de son père. Les personnes accueillies au hameau sont des personnes marginales, objecteurs de conscience, politiciens, paysans, écrivains qui cherchent tous une réponse à leurs besoins de communiquer davantage avec la nature. La violence et la non-violence : Il existe selon Sophie une dichotomie entre la violence racontée aux enfants dans les manuels d’histoire et les valeurs morales de l’humain : Apologie de dictateurs par exemple pour le bien de la fondation de pays et du système actuel. C’est pour elle une sorte de conditionnement qui nous demande d’accepter des crimes sur l’humanité, ce qui est intolérable pour les enfants. Prendre conscience que l’être humain est un être empathique est que le récit de telles violences peut le toucher, est important. Prendre le parti de valoriser les actions de bien qui ont était faites par les grands hommes même si elles n’ont pas participé à l’avènement de grands faits historiques est intéressant. On ne peut plus nier qu’en continuant à infliger au monde du vivant cette violence, on n’arrivera plus à vivre correctement sur terre. Il est un fait indéniable, la société a pris le parti de décrire la violence et l’information préoccupante en priorité par rapport a ce qui est fait de bienfaisant, et qui pourrait aussi avoir un espace de diffusion. On n’a pas de trace de violence avant le néolithique et l’avènement de l’agriculture et de l’enracinement des humains à leurs terres. Avant cela le peuple chasseur cueilleur est pacifique. Regardons ce qu’est un être humain. La théorie de l’attachement est la base du travail à effectuer pour mieux adapter notre accompagnement. Il est important de tenir compte du principe d’attachement pour bien accompagner l’enfant et avoir consciences que le stress provoque une insécurité qui ne permet pas de mobiliser les aptitudes à apprendre ou s’intéresser. Cortisol et adrénaline bloquent les phénomènes de construction cognitive. La soumission, les injonctions, sont faites pour que l’enfant réponde à l’image qui est projeté par les adultes sur son devenir. Encore une fois l’adulte souhaite maîtriser et non pas accompagner le besoin de l’enfant. Dans d’autres cultures les peuples sont en continuum, ce qui les guide, c’est la biologie, le besoin intrinsèque de l’enfant. Les comportements d’accompagnement scolaire occidentaux ne sont pas adaptés aux besoins des enfants. Alice Miller a mis en évidence le lien étroit entre l’état de la planète et la Violence éducative ordinaire. Culture de la domination, de la soumission, comment faire autrement c’est la question que l’on peut se poser ! Réflexion : l’école ordinaire est-elle adaptée ? Devant cette violence qui est banalisé dans les livres d’histoire, devant le jugement qu’il subit à travers les notes. Qu’est-ce que cela évoque chez l’enfant ? LA FERME DES ENFANTS Sophie se forme de 97/99 à la pédagogie montessorienne MONTESSORI souhaite rendre à l’enfant sa liberté. Elle souhaite que l’école qu’elle construit reconnaisse que l’enfant a un guide intérieur qui lui permet de savoir ce dont il a besoin et d’apprendre dans des conditions optimal. L’environnement mis en place contribue largement à son éducation, il est porteur de sens pour l’enfant qui y trouve ce dont il a besoin. L’enfant est compètent pour prendre des décisions qui concerne ses apprentissages. On fait confiance à l’enfant, la responsabilité qui incombe à l’éducateur dans le système classique est porteur d’une immense tension pour lui. Responsabilité d’éduquer, de faire en sorte que l’enfant acquiert tel ou tel autres compétences à ce moment précis de son développement induit de poser sur l’enfant une pression particulièrement porteuse de stress. Cette tension est transmise à l’enfant inconsciemment. Le contexte doit être favorable aux acquisitions. Observons les enfants : tout ce qu’ils font réponds a un besoin profond. L’enfant à travers la nomenclature qu’il fait dans son environnement organise son monde. Le matériel Montessori a était construit suite à des observations fines qui correspondent à des manipulations faites par l’enfant dans son environnement. La concentration permet à l’enfant d’effectuer des connexions neuronales qui participent au développement de son cerveau. Ce flot d’investissement amène l’enfant a sa maturité cérébrales, langagières, émotionnelles. 1999 Ouverture de la maternelle primaire C’est une école privée alternative hors contrat La mensualité des parents couvre les frais de fonctionnement. L’enfant a une voix délibérative, tout se décide par consensus. La classe Montessori est proposée le matin, et l’après-midi ce sont des ateliers plus libres. Du côté du hameau des tensions financière apparaissent peu à peu. Le partage du domaine inquiète Sophie car il peut entraine la fermeture des locaux en fonction des orientations familiales ! Elle pense alors à une solution d’accueil intergénérationnel, qui permettra de rendre les activités pérenne. Juxtapose l’école avec des logements pour personnes âgées. 20 logements bioclimatiques sont installés ! 50% de retraités 50% de familles. C’est un chantier participatif en plus des maisons bioclimatiques sont construites des yourtes contemporaines ou réside les intervenants éducateurs... L’essentiel de la pédagogie est didactique, Les fondamentaux sont une immersion dans l’environnement. Ambiance montessorienne, vie pratique, plateau. Objet vrai, outil qui coupent qui tranchent. La seule consigne étant de remettre le matériel à sa place. Respecter un volume sonore de faible intensité afin de respecter le travail de concentration. Ex : Verser de graines de semoule Pour les 6-12 ans étagères montessoriennes avec des plateaux d’apprentissages, autour du langage, de l’apprentissage des opérations. Les ateliers sont nombreux : arts martiaux, théâtre, musique, se pratiquent l’après-midi en fonction de l’envie de l’enfant. L’enfant et continuellement au contact de l’environnement vivant : faune et flore. Les enfants s’occupent des chèvres en s’inscrivant à l’atelier par groupe de 3. Ils s’occupent aussi du potager. Ils peuvent aussi effectuer un travail en relation avec l’éthologie auprès de chevaux. Dans les bois les enfants campent, font du feu, retrouvent la vie sauvage. Sur le modèle de « forest school »on laisse les enfants libres de leurs agissements, toucher la boue dormir dans la nature. Environnement humain Comment la communauté peut mettre en place un environnement sociétal qui correspond à une conception de vie, une prise de consciences globale autour de l’agriculture et l’écologie, le respect de la planète et des animaux. La communication non violente (c.n.v ) permet de se défaire d’un certain langage ordinaire pour mieux accompagner l’enfant dans son développement, et ses émotions. « Parler chacal » équivaut à avoir une attitude et un regard négatif sur soi-même : je suis nul. La girafe fait le constat des émotions et des besoins sans jugements. Acquisitions des compétences individuelles. Conseil d’école hebdomadaire : Médiation pour les souffrances et les litiges. Conseil, propositions, demande de règles. Règles pour les repas par exemple : gestion des restes, repas équitable. Pour les achats : achats d’un couple de paon récemment, lego, babyfoot Les enfants ouvrent une guinguette ou les citoyens peuvent venir acheter et l’argent récolté sert à acheter des livres. Marché des compétences Chacun construit son propre emploi du temps par rapport aux propositions du « marché des compétences ». L’engagement de l’enfant est actif cela est en lien avec les neurosciences qui constate que l’engagement doit être actif pour qu’il y ait des résultats. Dans ce marché ce sont les cours qui sont proposés et l’enfant s’inscrit. Les cours de math, français, histoire, dit fondamentaux sont assurés par des intervenants. On y développe une certaine autonomie dans la gestion du travail qui est effectués le matin et l’après-midi ce sont plutôt les ateliers. La notion d’apprendre nécessite plutôt une réflexion supplémentaire Facteur optimal : passion, intéressement, pour que l’apprentissage se fasse sans effort. L’école a été réorganisée comme une surface de propositions multiples ou les enfants circulent. De 3 à 18 ans tout le monde est ensemble. Certain membres du village peuvent aussi participer au cours s’ils le souhaitent il leur suffit de s’inscrire sur les listes. Pas de discrimination d’âge. Une fois par semaine les enfants doivent voir les facilitateurs pour qui leur apportent les infos concernant les projets de l’école et les nouvelles règles. Le conseil d’école entend toute les problématique, les besoins, les idées de projet et fonctionne sur le mode du consensus. Dans cette prise de décision tout le monde a sa voie. Liberté de jouer : Le jeu est un élément fondamental de l’exploration et de l’intégration d’un certains nombres de compétences. La vie sociale se base sur le mode Coopératoire. Il développe des capacités de bases inventivités, agilités, motricité. Pour l’Education nationale la ferme des enfants doit travailler la documentation car depuis son passage en école citoyenne il est plus compliqué de faire passer aux institutions le message de garant de l’apprentissage et de la mise en lien avec la culture. Le processus s’est durci auprès de ces écoles alternatives. Il faut que les responsables conçoivent une liste des bienfaits rédigé qui comprend toute les compétences valide dans les ateliers. EXPL : pour faire des crêpes l’enfant a dû lire les consigne, peser, compter effectuer la prise du volume. Adapter aux nombres de personnes les ingrédients donc augmenter en proportion. Dans cette école les éducateurs s’engage à écouter l’enfant ! Une autre manière d’apprendre. 5 règles constitutionnelles: ●Je préviens le surveillant lorsque j’arrive et part. ●Je participe à la séance prévue chaque semaine avec mon facilitateur. ●Je viens en médiation lorsque je suis appelé. ●Je remplis ma carte commune mode de gouvernance avec propositions et modalités et de suggestions écologiques. ●Pas de jeux vidéo dans l’école. La scène ouverte est un espace de propositions artistiques ou chacun peut s’exprimer et proposer des chorégraphies et musique. |