Philippe meirieu
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Philippe Meirieu : accueil et actualité de la pédagogie : SITE TRÈS RICHE À VISITER
Philippe Meirieu Professeur à l’Université de Lyon Dernière parution : Dictionnaire inattendu de pédagogie (ESF éditeur) Conférence donnée à Toulouse dans le cadre du GREP le 22 novembre 2009 FAUT-T-IL EN FINIR AVEC LA PEDAGOGIE ? (EXTRAITS DE...) Le discours anti-pédagogique ou histoire d'un malentendu Il apparaît au moment même où la pédagogie se structure et prend une place dans l’université et la formation des maîtres. Henri Marion est, en effet, immédiatement attaqué, traîné dans la boue, par Brunetière, prestigieux académicien, directeur de la fameuse Revue des Deux – Mondes, qui, à l’époque, est la référence majeure chez les intellectuels. Brunetière engage une campagne extrêmement violente contre Marion, avec un célèbre article qui se conclut par : « Moquons-nous de la pédagogie ! » Il explique que la pédagogie est un ensemble de théories fumeuses et inutiles qui détournent les maîtres de l’amour des connaissances et du projet de les transmettre. La querelle ne va plus jamais s’arrêter… rebondissant à chaque réforme ou tentative de réforme. Elle est attisée par l’opposition entre le primaire et le secondaire : les deux niveaux sont, en effet, porteurs de principes et de valeurs différents. Le primaire, centré sur les apprentissages de l’élève et sa prise en charge globale, va se heurter au secondaire où le découpage disciplinaire domine et où la pédagogie apparaît comme une futilité. Ce n’est pas un hasard, donc, que les discours antipédagogiques s’en prennent aux instituteurs : la philosophe et sociologue Viviane Isambert-Jamati a bien montré qu’ils étaient systématiquement attaqués par les élites académiques et l’opinion de droite qui les considèrent comme des « incapables prétentieux » et des idéologues dangereux. Leur pédagogie est jugée, à la fois, ridicule et néfaste. Ridicule parce que les savoirs s’imposent en eux-mêmes, sans qu’on ait besoin de médiations considérées comme des « gesticulations démagogiques ». Néfaste parce que les instituteurs, à travers ce qu’ils appellent la pédagogie, sont toujours porteurs d’intentions douteuses à l’égard d’enfants qu’ils veulent endoctriner sous couvert de les émanciper. Dualité entre la transmission et la pédagogie L’attaque contre la pédagogie est donc traditionnelle dans la France intellectuelle. Elle va prendre, néanmoins, une ampleur inégalée à partir de 1984. Jean-Pierre Chevènement arrive au ministère de l’Éducation nationale et sonne la fin de la récréation qu’a été, pour lui, l’ère Savary. En même temps, paraissent un ensemble de pamphlets dont le plus important est celui de Jean-Claude Milner, De l’école. Très beau livre qui récapitule et synthétise avec brio ce que l’on peut reprocher à la pédagogie. Il montre, en particulier, que la pédagogie finit par oublier l’importance des savoirs en cultivant une attitude compassionnelle issu du christianisme social. Certes, Milner oublie – excusez du peu ! – que la tradition pédagogique française s’est aussi nourrie du protestantisme, de la culture maçonnique, de l’anarchosyndicalisme, etc. Il affirme que les pédagogues sont tous dans la mouvance du catholicisme… en oubliant quand même, et parmi beaucoup d’autres, Langevin et Wallon ! Ainsi, le livre de Milner nous livre-t-il une des clés de l’anti-pédagogie : c’est une rhétorique, très habile, fonctionnant sur une belle maîtrise de la langue, aux accents prophétiques et facilement imprécateurs… mais sans aucune attention aux faits, ni souci d’étayer son point de vue et d’entrer dans un débat contradictoire. Antoine Prost[1] dit justement que c’est de la théologie ! Parfois de la belle théologie, mais de la théologie quand même… et qui se fait passer pour républicaine ! Depuis, on a beaucoup imité Milner, mais on ne l’a jamais égalé… On a même beaucoup dégradé le discours anti-pédagogique en le cantonnant à des lieux communs et au café du commerce. Sur ce terrain-là, au moins, le niveau a baissé ! [1] Historien français de l’éducation ...La pédagogie s’est développée dès que notre société occidentale s’est émancipée de la tutelle d’une église qui s’était approprié « le récit du monde » et considérait son catéchisme comme l’alpha et l’oméga de l’éducation. Érasme, Rabelais et Montaigne en témoignent à la Renaissance. Puis Comenius au XVIIe siècle et, évidemment, Rousseau au XVIIIe, qui pose clairement, avec l’Émile et Le Contrat social, la question des rapports entre l’éducation et la démocratie. Il sera suivi de grandes figures comme Itard et Pestalozzi. Et les XIXe et le XXe siècle seront émaillés de pédagogues emblématiques dont certains sont restés présents dans la mémoire collective, comme Jean Bosco et Anton Makarenko, Célestin Freinet et Maria Montessori, Alexander Neill ou Ivan Illich. Mais beaucoup sont complètement oubliées ou connus des seuls spécialistes comme Sébastien Faure ou Eugène Demolins, Albert Thierry ou Germaine Tortel, Adolphe Ferrière ou Frantisek Bakule. ... SI VOUS VOULEZ LA TOTALITE DE CET ARTICLE TRES INTERESSANT QUI DONNE UNE INTELLIGENTE SYNTHESE SUR LA PEDAGOGIE VOICI LE FICHIER : |
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Philippe Meirieu « DIX RENVERSEMENTS NECESSAIRES POUR CONSTRUIRE UNE ECOLE DEMOCRATIQUE ...
1) Passer du mythe de « l’égalité des chances » (il y a la Française des Jeux pour ça !) au « droit à l’éducation pour tous » : tout enfant, quel qu’il soit, a le droit d’être éduqué. Ce droit comporte le droit à une scolarisation exigeante, le droit d’accès aux ressources documentaires, culturelles et sportives nécessaires à son développement et à sa formation, le droit à un accompagnement personnel de ses apprentissages, le droit à une aide lui permettant de s’orienter.
C’est aussi le droit à une qualification lui permettant de trouver une place dans le monde professionnel. Ce droit vaut pour tous les enfants vivant sur le territoire national, sans aucune distinction ni discrimination. Il doit être formalisé dans une charte qui engage solidairement l’État et l’ensemble des collectivités territoriales
2) Passer d’une « logique du socle commun » à une « logique de l’excellence pour tous » : avec « le socle commun », l’École se replie sur les apprentissages utilitaires et décourage les élèves en difficulté ; une « logique de l’excellence pour tous » apporte, au contraire, une véritable culture à tous les élèves ; elle relie les savoirs à l’histoire qui a permis leur émergence comme outil d’émancipation des hommes ; elle leur donne de la « saveur » et permet leur appropriation. Pour cela, il convient de repenser les programmes de la scolarité obligatoire en équilibrant et articulant la dimension culturelle et les 2 savoirs instrumentaux.
Il convient également d’améliorer la transition entre l’école primaire et le collège, en particulier en développant les échanges de service entre professeurs du premier et du second degré.
SI VOUS VOULEZ LA TOTALITE DE CET ARTICLE TRES INTERESSANT VOIR LE FICHIER CI DESSOUS :
1) Passer du mythe de « l’égalité des chances » (il y a la Française des Jeux pour ça !) au « droit à l’éducation pour tous » : tout enfant, quel qu’il soit, a le droit d’être éduqué. Ce droit comporte le droit à une scolarisation exigeante, le droit d’accès aux ressources documentaires, culturelles et sportives nécessaires à son développement et à sa formation, le droit à un accompagnement personnel de ses apprentissages, le droit à une aide lui permettant de s’orienter.
C’est aussi le droit à une qualification lui permettant de trouver une place dans le monde professionnel. Ce droit vaut pour tous les enfants vivant sur le territoire national, sans aucune distinction ni discrimination. Il doit être formalisé dans une charte qui engage solidairement l’État et l’ensemble des collectivités territoriales
2) Passer d’une « logique du socle commun » à une « logique de l’excellence pour tous » : avec « le socle commun », l’École se replie sur les apprentissages utilitaires et décourage les élèves en difficulté ; une « logique de l’excellence pour tous » apporte, au contraire, une véritable culture à tous les élèves ; elle relie les savoirs à l’histoire qui a permis leur émergence comme outil d’émancipation des hommes ; elle leur donne de la « saveur » et permet leur appropriation. Pour cela, il convient de repenser les programmes de la scolarité obligatoire en équilibrant et articulant la dimension culturelle et les 2 savoirs instrumentaux.
Il convient également d’améliorer la transition entre l’école primaire et le collège, en particulier en développant les échanges de service entre professeurs du premier et du second degré.
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