conférence sur l'eau
Conférence faite le à Paris à une journée d'écolo-crèche.
https://youtu.be/aZjXNypnHis Une chanson d’Anne Sylvestre !
On aime bien la boire quand on a soif, Se baigner dans une baignoire ou dans la mer où on se laisse porter comme dans les bras d’une mère, Ou rester sous la douche, sans penser….entre deux eaux On aime bien regarder l’eau de la fontaine couler, ou s’asseoir à côté d’une source et se bercer de son doux bruit, passer la main …. Sans oublier la pluie qui tombe sur le toit alors que nous sommes à l’abri… ou sur le parapluie Quel plaisir que celui d’arroser les fleurs avec les enfants, qui vous mettent plein d’eau sur les pieds… Quelle beauté que celle d’un paysage organisé par un fleuve, une rivière… Personnellement… je me souviens du reflet du soleil sur l’eau d’un lavoir à travers le toit ouvert, j’avais trois ans. Et ces conversations où l’on ne sait pas quoi dire et où l’on parle de la pluie et du beau temps…
De plus elle se contredit : elle stagne et fuit. Elle a des dimensions extrêmes : entre l’océan et une goutte d’eau. Elle a des sons avec multiples déclinaisons entre son grondement et son doux bruit. Elle est douce à boire et agressive lorsqu’on avale de l’eau de mer. Elle procure de la joie et donne une impression de liberté, en même temps elle fait peur car elle va peut envahir. On croit la maitriser, elle se sauve. Elle procure du bien-être et pourtant elle est sournoise. Elle est incompressible et c’est la fluidité même.
A chaque fois que j’ai parlé de cette conférence très souvent on m’a dit : ah oui L’eau c’est la vie Pourquoi ? De où cela peut-il nous venir… ? Le bébé et l’eau, Regarder la vidéo en se mettant à la place de l’enfant ? https://youtu.be/OPSAgs-exfQ Quelle vie ! Ce petit enfant qui est sorti il n’y a pas longtemps de la vie aquatique, y retourne dans des bras porteurs, avec volupté Des bras l’ont accueilli. Il renait mais entretemps il est devenu un petit être humain. Et là, il tête, il ferme et ouvre les yeux, il sent et ressent, il ouvre la bouche pour prendre l’air, se laisse bercer comme un petit poisson, À la naissance, le pourcentage atteint 78 % d’eau dans son petit corps.
Chaque jour, le corps humain élimine 2,4 litres d'eau à travers la respiration, la sueur, l'urine... Il faut donc remplacer ce volume d'eau par la boisson et l'alimentation pour éviter la déshydratation. Le manque d’eau est mortel, plus rapidement que le manque de nourriture. Pour illustrer avec…un arbre La circulation de l’eau dans la nature, c’est pareil : « En silence, l'air de rien, chaque arbre de la forêt draine de ses racines à ses feuilles, d'énormes volumes d'eau, plusieurs centaines de litres dans le cas d'un gros individu par une chaude journée. Cette eau s'évapore ensuite dans l'atmosphère. Imaginez la débauche de machinerie qui serait nécessaire à une brigade de pompiers pour propulser verticalement autant de liquide. » Bill Bryson, Promenons nous dans les bois, Payot 2012 Nous avons besoin d’eau pour alimenter tous les liquides qui sont en nous, le sang la lymphe et autre et aussi notre énergie : Chez nous l’émotion, la fatigue, le stress donnent soif. Lorsque nous sommes émus ou stressés nous avons la bouche sèche. Que faire ? La circulation de l’eau se fait aussi par les méridiens de l’acupuncture, elle est portée par les vaisseaux gouverneur à l’arrière et conception, devant, reliés par la langue, le Yin et le yang et qui fait monter la salive. C’est vrai que l’eau c’est la vie ! Et c’est notre origine
On dit que l’eau est à l’origine de la vie et ceci depuis des milliards d’années. Donc nous sommes des descendants de l’eau Il y a eu des moments forts : Il y a quelques milliards d’années
1 L'eau de la Terre aurait été libérée sous forme de vapeur d'eau, la vapeur se serait condensée pour former une épaisse couche nuageuse à l'origine de pluies torrentielles pendant plusieurs millions d'années. 1 Certains géologues et astronomes estiment que c'est un bombardement de météorites et de comètes qui aurait provoqué la libération de la vapeur d'eau; d'autres pensent que la libération a été provoquée par un dégazage volcanique brutal. De l’eau à la vie C'est dans le giron des premiers océans que les premiers micro-organismes vivants ont vu le jour. L'eau est un milieu où les molécules peuvent se retrouver en concentration suffisante pour former des structures plus complexes. Je vous propose un petit tour auprès des mythologies : les eaux et les dieux
Ce qui frappe le plus dans le mythe du Déluge c’est l’homogénéité de tous les récits. Que ce soient les babyloniens, les africains, les européens, les chinois, les indiens, tous semblent avoir en mémoire une catastrophe planétaire qui aurait dévasté la planète plusieurs millénaires avant notre ère. A-t-il une origine géologique ? C’est une opération punitive de la part des dieux ou du dieu de la bible. Mais heureusement la barque- l’arche de Noë - est salvatrice. De plus l’eau à une fonction purificatrice et régénératrice. Au niveau des religions, l'eau va être un des plus grands symboles de "renaissance"... et elle guérit. Les émanations de l’eau Poséidon ou Neptune, Dieu de l'élément liquide sous toutes ses formes, Poséidon fait naitre trois sources, avec son trident. Bachelard dans l’eau et les rèves, compare Poséidon et son trident à un sourcier et sa baguette en saule ou coudrier, qui d’une certaine façon fait surgir les sources, au moins les découvrir. On dit rarement sourcière, c’est donc un élément masculin. Mais les sources sont féminines Il est même le dieu de l’eau douce et par voir de conséquence de la végétation : une fois de plus l’eau et la vie et la féminité Dans la mer il y a les sirènes tentatrices avec leur chant Les ondines, dont le nom dérive du mot « onde », sont des génies des eaux qui fréquentent les eaux courantes, rivières, les sources, et les fontaines ; Durant l’été, elles aiment se tenir assises sur la margelle des fontaines, et peigner leurs longs cheveux avec des peignes d’or ou d’ivoire. Elles aiment également se baigner dans les cascades, les étangs, et les rivières, à la faveur des jours radieux d’été. On dit que celles qui ont les cheveux couleur d’or possèdent de grands trésors qu’elles gardent dans leurs beaux palais immergés. On attribue l’alimentation en eau des fontaines aux larmes des ondines, et celle-ci se tarit dès qu’une fée se sent offensée. Ainsi, il est de coutume de laisser diverses offrandes auprès des fontaines, tels que guirlandes de fleurs, épingles ou tessons de bouteilles, qui sont pour les fées des eaux, de véritables trésors scintillants et miroitants dans l’eau. L’EAU EST MAGIQUE ! ELLE SE TRANSFORME, L’eau se métamorphose. Elle s’évapore en gaz, ensuite se condense en eau et se transforme en glace sous une certaine température. Bulle de savon en glace : https://www.youtube.com/watch?v=-2ezN0f6t-I C’est comme une naissance… Métamorphoses de l’eau : LA REINE DES NEIGES d’Andersen Voir : http://feeclochette.chez.com/Andersen/lareine.htm
La reine s'envola et Jay resta seul dans les immenses salles vides. tout craquait en lui, assis là raide, immobile, on aurait pu le croire mort, gelé Et c'est à ce moment que la petite Gerda entra dans le château par le grand portail fait de vents aigus. Alors elle vit Jay, elle le reconnut, elle lui sauta au cou, le tint serré contre elle et elle criait : -Kay ! mon gentil petit Kay ! je te retrouve enfin. Mais lui restait immobile, raide et froid- Alors … « Gerda pleura de chaudes larmes qui tombèrent sur la poitrine du petit garçon, pénétrèrent jusqu'à son cœur, firent fondre le bloc de glace. Alors Kay éclata en sanglots. Il pleura si fort que la poussière de glace coula hors de son œil. Il reconnut Gerda et cria débordant de joie : - Gerda, chère petite Gerda, où es-tu restée si longtemps? Ou ai-je été moi-même? Il regarda alentour. - Qu'il fait froid ici, que tout est vide et grand. Il se serrait contre sa petite amie qui riait et pleurait de joie. Un infini bonheur s'épanouissait, les morceaux de glace eux-mêmes dansaient de plaisir. C’est bien la fonction des larmes que celle de nous rendre moins raides ou moins froids. Ne seraient-elles pas issues d’une source qui s’est enrichi des évènements de notre vie et qui s’écoulent lorsqu’elles sont réveillées. Ce qui nous soulage. VOYONS DES ENFANTS EN TRAIN DE JOUER AVEC L’EAU Voici trois courts films pris cet été à Nîmes. A la crèche « les grands bois » Nous allons les regarder et découvrir des enfants en relation avec l’eau. N°1 Film très court : 8 secondes Ce petit garçon de plus ou moins vingt mois regarde l’eau qui coule du haut du seau percé accroché au-dessus de lui. Il a un geste naturel, celui de recueillir l’eau dans sa petite main potelée, la garder pour lui, avoir une sensation dans le creux de sa main et l’eau lui échappe ! Elle coule ! Il s’adapte ! Continue son expérimentation. Il est entouré de multiples sensations sur sa main, le bruit, la surprise de l’eau qui s’écoule. Il a la bouche grande ouverte d’un enfant disponible, qui veut profiter. Il est concentré autour de l’eau qui s’agite. Film 2. 10 secondes Il est interloqué, curieux, s’approche et passe sa main, prudemment se recule, recommence et d’un geste à la fois gracieux et pataud présente ses deux dos de la main, sous l’eau qui s’écoule le long de ses dix petits doigts pour tomber dans une bassine dessous. Il est fasciné. Ses deux petites mains rondes ont dévié l’eau en dix petites chutes différentes. Du bout de ses doigts l’eau s’écoule avec légèreté, pour tomber sur la surface qui est au-dessous. C’est génial ! Qu’a-t-il fait ? Il est intervenu dans le sens de l’écoulement au lieu de le contrarier comme il l’a fait précédemment. Alors il a prolongé l’écoulement en le surmultipliant, il ne s’y attendait pas. Quelle sensation… Il s’est adapté ! Ses mains ont réorienté l’eau sans modifier son cours : quelle sagesse. C’est ce que font ceux qui créent des jardins en terrasse… On pourrait presque évoquer ceux qui savent prendre le sens de la vie pour s’y adapter en en multipliant l’orientation… Fluidité de la pensée L’eau qui coule nous fait aussi penser à La fluidité de la pensée, que l’on domine sans dominer. Pour illustrer Un petit poème japonais : Cessez de vous en faire Et suivez le courant Si vos pensées sont liées Elles perdent leur fraicheur Seng-t’an Nicolas Bouvier Japon FILM N°3 La petite fille prend un seau et le rempli d’eau, la verse dans la bassine, recommence ! Elle remplit et vide inlassablement, en l’occurrence le fait sept fois. Que se passe-t-il ? L’eau attire son intérêt, sa curiosité, son désir d’exploration Elle expérimente et recommence, cela lui fait plaisir car elle a une certaine maitrise, et par cet acte refait inlassablement, rejoue sa maitrise. Découvre le dedans et dehors. L’eau rentre et sort, il part il revient ! Elle contrôle, modifie, met plus ou moins d’eau. A chaque fois la quantité d’eau est différente, elle exerce sa force, elle pèse, se renverse, et sent le seau qui s’allège, ou s‘alourdit. Peut-être joue-t-elle le rythme de sa vie sa vie avec ses différents allers-retours de sa journée, les départs, les retrouvailles. Cette petite fille regarde autour d’elle : un bon moment. (Peut-être le cinéaste, mais elle garde son calme) un adulte assis est près d’elle, les autres enfants vont et viennent. Ce que fait l’enfant se passe toujours dans un contexte qu’il prend en considération même sans le montrer. Il se sent sécurisé après contrôle de son environnement. De multiples expériences entrecoupées de moments d’arrêt qui sont des moments d’assimilations. L’eau est là qui l’attend. Ensuite elle fait une autre expérience, celle de laisser l’eau tomber, qu’elle renverse à nouveau. JARDINAGE ET ARROSAGE : Nous nous sommes tous faits arroser les pieds lorsque nous arrosons des plantes avec les enfants. Il faut viser au bon endroit mettre l’eau aux pieds de la plante, etc. et là tout un enseignement et une identification de l’enfant se fait : la plante boit, comme nous, on la nourrit… il apprend le sens de la mesure, il ne faut pas en mettre de trop, suffisamment et au bon endroit. Encore la vie quoi !. Et puis l’eau disparait, elle va dans la terre, pour remplir sa fonction nourricière. C’est invisible pour nous et l’enfant et on y croit malgré tout. Trop, assez, beaucoup, peu, suffisant, on se croirait à table. Mais aussi, Plus tard le calcul. Pourquoi vouloir apprendre les pré-requis pour le calcul il suffit d’arroser. Arroser, sa plante, son petit arbre, son plant de tomates, est pour l’enfant lui donner la vie, lui donner à boire comme pour lui. En contact avec l’eau, l’enfant découvre les lois de la vie. On la domine et on ne la domine pas. On l’a contient et elle s’échappe. Il apprend la maitrise : par exemple à se servir à boire…avec les petites cruches ! et la non maitrise En contact avec l’eau l’enfant exerce sa puissance… Dans des situations où l’enfant est en immersion Dans Laissez l’eau faire l’auteur Alain Vadepied raconte que la moitié des enfants de CM1 qu’il a vu veulent « nager » crispés… Il propose aux enfants en piscine, de se laisser porter par l’eau, plutôt que de vouloir faire les gestes qu’ils apprennent pour savoir nager. Voici les observations des enfants : -on va plus en faisant rien qu’en faisant quelque chose ! comme dans son lit, - Qu’est ce qu’on fait dans son lit ? On rêve Alors rêvons ! On fait n’importe quel geste comme si on rêvait Alors ??? Plus on veut aller vite moins on a de plaisir nous dit l’auteur et on va moins loin…voici ce que les enfants ont découvert ! Quel apprentissage qui va à l’inverse de notre contexte ! Dans l’eau la relation avec le corps et le milieu est différente, en acceptant l’eau on accepte son corps. L’eau aide l’enfant à accepter ses limites qui sont différentes dans l’eau. Elle est une amie Dans l’eau la rencontre est surtout avec soi-même Pour l’auteur de Laissez l’eau faire les bébés nageurs cherchent à remonter en pédalant pour être avec leur mère le plus tôt possible alors qu’il ne fait qu’être l’objet du désir des parents d’avoir le plaisir de voir son enfant dans l’eau. Mais cela lui convient-il vraiment ? On compte sur les facultés naturelles de l’enfant pour se défendre, alors que… N’arrive-t-il pas quelque fois que l’enfant entre dans notre jeu pour nous faire plaisir car il a besoin de notre affection ? Certains enfants ou mêmes adultes luttent avec l’eau alors que le contraire les apaiserait ; l’eau peut-être une heureuse intermédiaire entre son attachement pour sa mère et son autonomie. Surtout si on laisse l’enfant s’organiser de lui-même et prendre son temps. L’enfant est le moins libre des êtres vivants, de la compassion est la bienvenue n’est-ce pas ? Alain Vadepied[1] raconte de façon très intéressante comment une petite fille de deux ans et demi a appris à nager complétement seule, elle a mis deux ans. Quelques fois elle restait sans aller dans l’eau à jouer avec le matériel aquatique, ce n’était pas une régression mais une digestion. Alors nous sommes sûrs qu’elle a dans sa vie un endroit où elle se sent bien… Mais c’est que vous faites : laisser l’enfant dans l’eau avec des objets qu’ils manipulent.
Plus que cela on se laisse porter par elle comme lorsque l’enfant est dans les bras de sa mère, avec confiance. Son bercement sans fin est comme l’amour d’une mère. L’EAU SE MARIE Elle se marie avec de la poudre d’argile pour faire de la terre. C’est la création, le modelage. L’enfant n’est jamais perdant lorsqu’il crée avec de l’eau et l’argile. Il a deux éléments pour en faire un troisième. C’est la transformation et pourquoi pas la transformation des lettres : pour « oi » il faut o et i ??? L’union entre l’eau et la terre, l’argile et ses pouvoirs de guérison, le limon bienfaisant pour les douleurs, pour guérir les plaies L’union entre l’eau et la farine qui nous donne une consistance et qui avec un peu de sel et de levure nous donne la nourriture la plus importante et universelle qui soit : le pain. De nombreux mélanges avec l’eau : la peinture qui permet avec la méthode par exemple de R. Steiner en rajoutant de l’eau de faire des rencontres plus faciles entre les couleurs où « les couleurs se marient »… Elle change de couleur aussi, de mouvements, de forme Sans oublier la peinture comme vous savez faire avec des produits de la nature, des piments. L’eau et le savon : magique ! Le sable coule comme l’eau et on le mélange aussi Et le reste…l’eau et des couleurs qui se diluent en faisant de belles arabesques… L’eau lie, relie… Elle s’étale aussi comme l’or, elle dilue de nombreuses substances L’ENFANT EST COMME L’EAU Ne pourrait-on pas dire que les enfants ressemblent à l’eau ? Il est « Comme une rivière, nous dit Bachelard dans L’eau et les rêves, « avec une gaité bruyante, des rires, des gazouillis, il a un langage puéril. Dans le ruisseau parle l’enfant, avec son babillement, ses syllabes répétées. La vivacité de l’eau vive est celle des enfants. On l’entend avant de la voir. C’est la dynamique de la nature. » À moins qu’on ne le canalise… Comme l’eau qui est incompressible, résistante elle est capable de force et d’énergie, lorsqu’elle est bien retenue et orientée. Ne serions-nous, pas nous les éducateurs, des canaliseurs qui créons un environnement pour que l’enfant, tout en gardant sa vitalité apprenne à orienter son dynamisme? Dynamisme qui irradie vers les autres, avec leur heureuse curiosité. (Et puis canaliser est compliqué : Mais la grande différence entre l’eau et l’enfant est la liberté, élément de l’homme comme l’eau est un élément de la nature. Cela change tout. Car il peut créer, décider alors que l’eau ne peut qu’obéir à ses propres qualités ou à ce qui les oriente. A notre tour, tout comme l’eau, nous portons l’enfant, nous lui résistons quelques fois, et nous essayons d’avoir sa fluidité, afin de s’en servir pour s’adapter à chacun. Comme par l’écoulement de l’eau dans le sol et sa disparition, l’humilité nous amène à accepter des conséquences inconnues à notre impact car le fond de l’enfant comme le fond de la mer est, inconnu peuplée de jolis poisson, bizarres…Certains n’ont même pas de nom… [1] Laissez l’eau faire |