les PÉDAGOGUES libertaires
Les pédagogies appelées "libertaires" Anarchistes, libertaires, pacifistes…tous ces éducateurs ont eu pour objectif de sortir de la pédagogie traditionnelle. Ils ont inspiré le courant des pédagogies nouvelles du 20ième siècle. Leur expérience les a amenés à confronter la générosité de leurs idées avec la réalité. Celle-ci fut souvent difficile. Il est intéressant de les découvrir, comme un ressourcement, même si l’on doit faire la part des choses. Des expériences pédagogiques antérieures à 1950 engagent une réflexion sur la liberté de l'enfant et sur ses conséquences au niveau de l'institution éducative. Nous en citerons : Celle de Hambourg et
Alexander Sutherland Neill «C’est sur les conseils du démon que l’on inventa l’école. L’enfant aime la nature, on le parqua dans des salles closes. L’enfant aime voir son activité servir à quelque chose on fit en sorte qu’elle n’eut aucun but. Il aime bouger on l’oblige à se tenir immobile, il aime manier des objets, on le mit en contact avec des seules idées, il aime parler, on le contraignit au silence, il voudrait s’enthousiasmer, on invente les punitions. Alors les enfants apprirent ce qu’ils n’auraient jamais appris sans l’école, ils surent dissimuler, ils surent tricher, ils surent mentir» LES ECOLES DE HAMBOURG ou les "communautés scolaires" En 1920, s'ouvrent à Hambourg quatre écoles primaires de 600 élèves chacune. Ces écoles font partie du système officiel d'enseignement public/ . Leur fonctionnement a été analysé dans le livre de J. R. Schmid, "le maître-camarade et la pédagogie libertaire". En voici quelques caractéristiques : - absence de programme annuel, d'horaires fixes, de règlements et de punitions, usage de la liberté : "Dès le premier jour (les martres) annoncèrent à leurs élèves qu'il n'existait plus de punition ni d'autres sanctions, qu'il ne serait pas question d'interdictions ou d'un règlement quelconque qui pourrait les gêner dans l'usage de leur pleine liberté/2. " - une nouvelle relation maître-élève : "le maître-camarade" : "Nous voulons enfin commencer à vivre fraternellement avec les enfants à l'école. Nous ne voulons pas tellement les instruire, pas seulement travailler avec eux ; nous voulons vivre avec eux en vrais camarades/3. " - une prise en charge par les élèves : "Les écoliers apprirent ainsi qu'ils ne pouvaient pas compter davantage sur les martres que sur eux-mêmes, que les maîtres ne songeaient nullement à imposer l'ordre, mais qu'ils l'attendaient des enfants eux-mêmes. Les élèves n'avaient donc qu'à s'en charger et ils le firent. Des assemblées générales furent convoquées, où les enfants se reprochèrent mutuellement le désordre et l'anarchie mais où ils tâchèrent aussi d'y remédier. On se promit de veiller à un meilleur ordre et d'exercer un contrôle mutuel ; dans quelques écoles, on désigna un comité d'élèves qui fut muni de droits policiers et qui fut rendu responsable de la discipline à l'école/1." - une conception globale de l'école et une pédagogie centrée sur l'enfant : "La communauté, c'était, en effet, l'ensemble des élèves et des maîtres ; les éducateurs y participaient aussi bien que les enfants. La pédagogie ainsi qu'ils la comprenaient, ne doit reconnaître d'autre point de départ ni d'autre but que la nature de l'enfant ; elle ne doit se soumettre à aucune règle ou prescription qu'aux lois de la spontanéité de l'enfant. Vom Kind Aus (partons de l'enfant) : voilà le mot d'ordre de cette pédagogie . " |
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Issu des "l'autogestion dans les systèmes éducatifs": voir fichier joint
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