L' APPRENTISSAGE DE LA LECTURE ET DE L' ÉCRITURE
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Introduction
Maxime a 17 mois. Il regarde un livre d’images avec sa maman, enceinte d’une petite sœur qui va naître le mois prochain. Elle se tient derrière lui, tout en tenant le livre devant son fils. Il est très attentif. Comme tous les enfants de son âge il tape sur la page, il l’a touche. Tournés tous les deux vers ces images, ils partagent, non seulement ce qu’ils voient, mais plus globalement ce qu’ils sont tous les deux à ce moment là. Le soir il va « lire » dans son lit. Même dans le noir il tient un livre dans ses mains et parle. A t-on idée de tout ce qu’il a ressenti et enregistré tout en regardant ce livre avec sa maman ? La perception que les enfants ont de ce qu’ils voient ne se limite pas à la stimulation sensorielle : « je vois-je sens ». Ce qu’ils peuvent évoquer intérieurement et ressentir devant une image est beaucoup plus global, large et plus complexe que ce qu’ils ont sous les yeux et nous aussi. Des sentiments se mêlent à leurs impressions. Des émotions de même. L’émerveillement ou la répulsion font partie de tout un ensemble où tout est imbriqué et leur corps ressent des vibrations plus ou moins harmonieuses. Cette page a pour but de donner un aperçu sur le sujet. A part quelques conseils concrets sur les préapprentissages, nous resterons dans les généralités. Pour apprendre à lire, il faut déjà être pris pour un lecteur. Jean Foucambert, Actes de lecture 136, décembre 2016, p. 56. Courte histoire de l'écrit en France (fichier) Quelles sont les fonctions de la lecture? Pour imiter ceux qui savent lire, par promotion et pour grandir, pour entrer dans sa culture. Pour communiquer avec ceux qui ne sont pas là Pour s'informer sur les pensées de quelqu'un d'autre, entrer dans un processus de communication. Pour confronter ce que l'on pense avec la pensée de quelqu'un d'autre. Donc nous apprenons par utilité, pour communiquer, grâce à un intérêt pour l'association des lettres ou un intérêt pour la lecture plus tard! -Quand lisons nous et quoi? Pour lire une description et s'instruire. Pour entendre des sonorités qui ont un sens (la poésie) Pour répondre à une instruction (Une recette de cuisine) Pour rêver et s'imaginer à la place de quelqu'un d'autre. Pour s'identifier! (le roman) Pour l'écriture, il y a en plus, une dimension d'expression et de communication. On écrit aussi pour faire exister, comme par exemple les inventaires dans les registres, ou pour s'engager comme dans les contrats. On écoute avant de parler On parle avant d'écrire On lit avant d'écrire (M. Montessori pense le contraire) On écrit avant de rédiger (cela dépend des méthodes) On lit plus vite qu'on écoute On parle plus vite qu'on écrit Qu'est ce que lire? C'est une activité mentale où il y a différents stades. En fait on ne sait pas vraiment avec quel mécanisme on apprend à lire et à écrire. Surtout à lire! Il y a deux processus: Associer un signe à un son qui a un sens, c'est une opération verticale. Traduire en pensée, un dessin. C'est aussi une opération combinatoire horizontale, c'est une succession de combinaisons de différents types : Association des lettres, des syllabes, des mots, des phrases. Cette association est un mystère car elle se fait subitement. Mais ce n'est pas suffisant cette opération n'est pas la lecture, c'est du déchiffrage car il n'y a pas de sens. C'est une sonorisation de l'écrit. Certains déficients mentaux s'arrêtent là. Souvent on dit qu'ils savent lire mais en fait ils déchiffrent car ils sont capables de relier un signe et un son mais ne comprennent pas ce qu'ils lisent. On peut aussi lire en mettant l'intonation sans ne rien comprendre. On a intérêt à ne pas dissocier la technique de déchiffrage de la compréhension et du jugement. Il y a plusieurs circuits de compréhension de la lecture ou plutôt plusieurs supports. Par l'oral, on doit entendre pour comprendre, ainsi que pour mettre en mémoire. Il y a plusieurs façons de lire. On peut le faire en se disant intérieurement la prononciation des mots. Donc il y a un dessin, son interprétation sonore, les associations, la prononciation sonore, où soit on dit tout haut, soit on entend dans sa tête, et ensuite vient la compréhension. Certaines personnes lisent soit réellement tout haut soit intérieurement, directement de la vue à la compréhension; mais la base est la même. Avant on pensait qu'il fallait passer nécessairement par l'oral pour lire. On a lu tout haut jusqu'au XIV ième siècle. C'est un mode qui demande du temps car les étapes sont nombreuses. L'oralisation est utile pour se mémoriser mais pas pour comprendre. Quand lisons-nous tout haut? Pour se rappeler? Ce sont les personnes qui ont un mode de réévocation auditive. Mais y a une autre manière de lire qui a été mise en relief par Foucambert. Pour lui il n'est pas nécessaire de passer par l'oral et l'on peut comprendre directement avec les yeux. Ce qui s'écrit n'est pas fait pour être lu tout haut, quand on le fait, c'est assez décevant de même quand on veut retranscrire une conférence, écrite, elle perd son intérêt. Ecrire et lire sont deux formes différentes. On ne lit pas avec ses yeux mais avec son cerveau qui donne un sens. Par exemple: "l'amer mit Shelles a perdu sont sha" si on le lit uniquement par l'oral cela a un sens, pas si on va de l'oeil au cerveau c'est complètement différent. Ce qui compte est ce que l'on voit. La vraie lecture est là. Il faut lire en passant directement de la vue à la compréhension. On voit ainsi la différence. La véritable façon de lire, d’après Foucambert, serait de ne pas passer par l'audition mais aller directement du dessin au sens Par exemple: "Les fils du président résident près des fils téléphoniques" ou "Le résident et son fils président une fabrique de fils téléphoniques" Si on prend rien que le mot: "résident" ou "président" ou "fils" Ou: "Il faut se reporter à ce poste" Comment les lire autrement qu'en les distinguant par le sens?. De plus le sens existe grâce au contexte, au reste de la phrase. Ce qui veut dire que lorsqu'on lit on: reconnaît ! et le reste on suppose, on déduit, on devine le sens de beaucoup de mots en fonction du contexte. Il y a de nombreuses combinaisons. On va confondre: rive avec vire, ou bouton avec mouton si c'est sorti du contexte mais si on part du sens on ne se trompe pas. Mais pour cela il faut une certaine culture, il faut pouvoir anticiper. Il faut une certaine vitesse pour comprendre car sinon on perd le fils. Il y a trois étapes: L'identification des lettres La reconnaissance des mots, La compréhension du sens sont trois opérations distinctes qui se font indépendamment. On n'arrive pas à comprendre comment on lit à partir du sens. Mais on peut identifier à partir du sens. Identifier sans sens est inutile est inefficace. On ne peut introduire de son que si on a identifié le sens. Il n'y a aucune correspondance automatique entre le sens et le son. (sauf peut être pour "gazouillis"). En chinois, si on n’est pas de la même ethnie on peut se comprendre grâce aux idéogrammes. Pareil pour le calcul, les maths, la chimie. Ce sont les personnes qui ont une évocation globale. Comment apprend-t-on? Très tôt! "On apprend à lire en lisant" un peu comme l'ont dit Claparède, Cousinet, Freinet, Ferrière[1]. Savoir lire c'est aussi savoir juger, mais cela arrive plus tard. Mais déjà dans l'apprentissage on peut introduire les notions de relativité. Il faut aussi apprendre à aimer lire, pour la musique des mots, la poésie et oublier le reste. Les interactions entre l'enseigné et la lecture sont à prendre en considération. Il suffit à ce moment de lui apporter des aides. Il faut choisir entre la production des sons et le sens. Il y a donc deux sortes de méthode: la linéaire et la globale L'alphabet et le symbolique, c'est une question d'hémisphère: le gauche pour le linéaire et le droit pour le global. Que faire pour les préliminaires? Pour lire il faut: Une partie d'automatismes 1. Les combinatoires c'est à dire la jonction des syllabes. Cela rend les enfants autonomes, mais certains enfant n'en n'ont pas besoin et apprennent à lire "tout seuls" (voir "les mots" de J. P. Sartre) 2. L'anticipation immédiate, c'est à dire ce qui permet de deviner le mot qui suit. Pour cela on fait des tests en enlevant des mots au hasard. Les lectures dont le sens ne nous est pas ordinaire ne permettent pas les anticipations. Ceci dit les automatismes libèrent. Donc c'est soit le sens par rapport au contexte qui compte le plus, soit le son le rapport œil- oreille. L'école donne trop d'importance à l'apprentissage, à la façon dont l'enfant doit apprendre. L'enfant fait donc semblant d'être conforme, même si la méthode ne lui convient pas. Ce qui marche avec un enfant ne marche pas forcement avec d'autres Il y a les préliminaires directs et indirects. L'ambiance familiale...où la lecture est importante Sur un plan plus intellectuel -La reconnaissance des sonorités, donc importance des jeux avec reconnaissance des sons, faire reproduire des bruitages: frapper, grogner, jeter, déchirer, claquer... Que faire? -Assortir diversement les sons pour obtenir diverses possibilités d’écoute. -faire identifier des instruments -Ecoute de disques de bruitage... -Chanter -Apprendre de courts poèmes -Etre en contact avec des livres. -Lire devant l'enfant. Que la lecture ne soit pas seulement une activité scolaire. -Raconter des histoires où l'enfant va pouvoir anticiper -Faire des jeux avec des mots. -Parler clairement. Laisser le temps aux enfants d'évoquer et d'anticiper ce que l'on va dire. -Faire des exercices de mémorisation -Imaginer, avoir le sens de l'abstraction -Lire hors des situations de lecture, comme par exemple dans la rue ou dans une cuisine... -Montrer aux enfants ce qu'on veut leur apprendre. C'est comme cela que commence "enseigner: insignir" -Jouer avec des jeux de construction avec des combinaisons. (Comme E. Seguin le préconise) -Regarder des images et dire ce que l'on voit et écrire avec l'enfant ce qu'il y a sur l'image. -Faire des jeux d'"Histoires sans paroles" qui sont des suites d’images relatant une histoire, on les place dans l’ordre, on raconte une histoire, on les brouille, l’enfant les remet en place. (O. Decroly) -Faire des exercices d'orientation dans l'espace -faire des jeux de mémoire et de représentation visuelle intérieure. Avec des objets placés sur une table, et ensuite cachés, les enfants mémorisent la place (jeu de Kim) Pour l'écriture -Exercices de toucher (Montessori) ou tout simplement reconnaître des objets "en aveugle". -On reproduit des gestes lents, les bras tendus, lever la tête. Reproduire un comportement, une attitude. -Dessiner -Copie de certaines formes (voir les dessins de forme de Rudolf Steiner) - S'orienter déjà dans l’espace, ensuite sur une surface verticale: sur un tableau, ensuite sur une surface horizontale comme une table avant de passer sur une feuille. -Faire travailler le goût c'est à dire la discrimination entre les différentes sortes de goût. Attention aux mélanges entre différents aliments où l’enfant ne peut pas faire de différences. (Voir Montessori.) Les pré-requis ne sont pas forcements nécessaires -Plus tard, avec des enfants qui savent lire, resituer ce qu'on a lu dans un ensemble. Travailler les raisonnements déductifs, les reconstitutions de suites logiques, des repérage d'erreurs. « C'est pourquoi" ; "c'est parce que" ; "donc..." Il y a une époque où les enfants aiment ces mots et jouent avec. Souvent le vocabulaire scolaire est différent de celui de la famille. C'est à la fois un enrichissement mais pour certains enfants une difficulté. Il y a un rythme, une intonation qui n'est pas la vie... Tout ce qui est dit sur les contes est intéressant. Il faut voir avec les enfants toutes les sortes de livres. C'est ainsi qu'il peut saisir la diversité de lectures. Voir comment est organisé un récit, il y a un début et une fin, des histoires sans fin, des histoires interrompues, des histoires gigognes et répétitives, des chansons aussi... Ecrire avec les enfants ce qui se passe, pour se souvenir, pour relire, pour avoir des traces, Envoyer des correspondances; écrire à quelqu'un. Donner des textes intéressants. Donner des textes compliqués, (on simplifie souvent pour bêtifier). La lecture est complexe et l'enfant peut aborder cette complexité. On fait des exercices autour "d'images sans paroles" et aussi des exercices de mémorisation: que reste-il de ce que l'on vient de faire On fait aussi du graphisme Savoir décrire une situation, savoir reproduire une figure! Faire des sériations, des classifications, des exercices d'inclusions, ( "les chiens font partie des animaux") On commence par comprendre, ensuite on utilise les signes. Les méthodes Elles sont accessoires. Certains enfants sont bloqués par certaines méthodes. Quelquefois il suffit d'en commencer une et l'enfant continue seul. Certains lisent "malgré" la méthode! Quelquefois on maintient l'enfant dans le déchiffrage et on ne suscite pas l'anticipation: "Qu'est ce que ce mot là peut vouloir dire?" Aider aussi l'enfant à intégrer les mots qu'il connaît. La méthode n'est qu'un support et il faut accepter que l'enfant prenne un autre chemin, l'aider à aller au delà. Il y a des contradictions: d'un coté on dit qu'il faut que ce que l'enfant lit ait un sens pour lui, mais par ailleurs il y a des générations d'enfants qui on appris avec des méthodes où le sens des mots ne fut pas pris en considération, au moins dans l'immédiat. Le langage scolaire est narratif et descriptif mais quel est le langage vrai? Les différentes méthodes sont: -La méthode Synthétique qui va du simple au complexe, de la lettre à la syllabe, au mot, à la phrase. On apprend l'alphabet, l'enfant découvre ainsi que des dessins représentent des sons ensuite on constitue des syllabes avec la démarche combinatoire. Là, les sons peuvent se modifier; ensuite on passe aux mots qui ont donc une signification, ensuite les phrases.... On retrouve dans ces dernières d'autres mots appris par ailleurs D'après certains orthophonistes elle serait la méthode qui coïncide le mieux avec la structure du cerveau dominant dont la fonction est entre autre l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Aussi par sa gestion du processus d'élaboration de cet apprentissage qui est linéaire et non global comme la méthode du même nom. -La méthode globale -Méthode analytique qui va du complexe au simple. Du texte à partir de la réalité vivante, on dégage des phrases, des mots, des syllabes, des lettres. Donc écrit des phrases, avant de lire et écrire séparément des éléments simples, abstraits qui n'ont pas de sens pour l'enfant: les lettre; les syllabes. Car quand l'enfant apprend à parler c'est la même chose, il compose des sons qui expriment quelque chose. Donc à partir de la réalité on donne une reproduction graphique qui est le mot reproduit comme un dessin Souvent on commence à écrire le nom de l'enfant, qui est affiché. L'enfant apprend à le reconnaître. Donc c'est la représentation de quelque chose qui a un sens. On met des étiquettes sur des objets qui sont significatifs pour lui, il apprend à les reconnaître, à reproduire. La maîtresse aussi écrit un évènement vécu ensembles. On le reproduit, on l' envoie à quelqu'un par courrier ou on l'imprime. On retrouve ici la communication. On regarde, on écoute une phrase. On ferme les yeux pour voir si on la dit, On la réentend. On la copie L'enfant compare les mots, les parties des mots et les phrases écrites sur les cartons, on distingue ce que l'on sait déjà et ce que l'on ne sait pas encore, ceux qui disent la même chose. On demande de choisir parmi le tas de vignettes celle qui dit telle ou telle chose. On met les cartons sur un grand tableau. On écrit la phrase dans un cahier et on l'illustre. Il faut augmenter les noms de la phrase petit à petit, mais il faut garder l'attention éveillée. On distingue dans des phrases différentes, des mots, des syllabes par la vue. Ensuite la lettre. Mais il faut rester longtemps sur la connaissance des mots, on a hâte d'arriver aux lettres mais ce n'est pas aller au rythme de l'enfant. Ensuite les enfants écrivent des noms sur des objets qu'il fabriquent. On travaille parallèlement le visuel et l'auditif. les enfants se composent leur propre dictionnaire avec tous les mots nouveaux qu'ils connaissent. Tout ceci se fait à partir des "centres d'intérêt". Cet apprentissage est très proche de la méthode globale de Decroly. Que ce soit l'une ou l'autre méthode, certains pédagogues, comme Pestalozzi pour la méthode analytique et Decroly pour la méthode globale, chacun insiste sur la phase intermédiaire des syllabes reconstituées par les lettres ou décomposées à partir des mots. Il ne faut pas vouloir aller trop vite! On a pensé opportun de faire... La méthode mixte: Entre la méthode synthétique et analytique Que fait-on?: On part d'un texte. On regarde une gravure, on en parle. On en déduit une phrase apprise globalement. On garde la phrase globalement plus ou moins longtemps. On connaît bien cette phrase parce qu'on en connaît bien les mots et les lettres. On ajoute des mots nouveaux appris globalement Ensuite on rajoute des lettres On passe de la phrase au mot, à la syllabe inconnue. On extrait, on analyse. On apprend ensuite à faire des combinaisons Donc première partie: analyse deuxième partie: synthèse On peut aussi partir de la sonorité ou partir de l'oral, de la phonétique. C'est basé sur: "ce que j'entend, s'écrit" On prend une comptine. Les enfants repèrent le son différencié des autres. Quelle est sa place? Ensuite on écrit la graphie avec toutes les possibilités. Mais attention il peut y avoir confusion, on ne doit mettre que la lettre même. Il y a aussi: -La méthode dite "naturelle". Celle construite par C. Freinet On construit ensemble une phrase et on la travaille, ensuite on l'imprime, et on envoie des lettres ou on fait un journal Le sens et la communication sont intéressants. On travaille sans livre. A partir de textes que la classe a inventés. -Méthode de C. Gattegno http://ame73.free.fr/couleur.htm Assez ludique dans sa démarche. Basée sur l'étude la forme des graphismes. On aide l'enfant à saisir les variables et les constantes entre le jeu des associations de lettres: par exemple AO et OA ils sont constants sauf leur position qui varie! On voit ce que donnent: R, C, O, dans tous les compositions possibles: roc, cor et aussi rco, ocr ... qui ne font pas partie de la langue française mais l'enfant saisit qu'il peut y avoir différentes possibilités. Ainsi l'élève réalise que toute modification sur le plan visuel a des répercussions sur le plan auditif. (La méthode globale enferme dans une seule perception) On forme différentes structures mentales qui sont des processus de reconnaissance extraits de situations diverses. Il faut associer lecture et compréhension. Faire la différence entre: "le permis de lecture" où l'enfant acquiert les principes servant de base à la lecture. L'enfant y découvre son pouvoir créateur quelquefois 6 ou 8 heures suffisent. La lecture même vient ensuite!
Pour l'illettrisme En référence aux méthodes pour les enfants, -Soit la méthode est basée sur la reconnaissance synthétique d'un énoncé, du graphisme et de son codage. Elle est basée sur la compréhension du texte, et son interprétation. La compréhension est première. On anticipe le message. -Soit on va du son au sens, c'est à dire de la phonologie à la sémantique. N'importe comment il faut avoir le sens de l'abstraction, de la conservation, c'est à dire savoir distinguer l'invariant dans la modification. Il faut être sorti de l'égocentrisme. Avoir le sens de la réversibilité. Avoir un bon rapport à la loi pour le respect des règles. (Ceci est aussi bon pour les enfants) Il faut savoir parler, maîtriser une situation hors du contexte en en parlant. Savoir modifier son langage en dehors des situations. Il faut savoir se parler. Quand on passe de l'oral à l'écrit il faut faire un effort car on passe à l'explicite. On insiste bien sur la différence. L'écriture est plus élaborée. (Quand les enfants jouent au téléphone observer le langage qu’ils emploient! Ils parlent mieux.) Donc, faire des jeux où on s'exprime bien. Avant d'écrire on se le dit à soi même, on fait comme si on parlait à quelqu'un qui ne comprend pas. Certains exercices sont recommandés: Par exemple on fait une lecture sur une image où il y a une signification, la décrire, on peut la dessiner, en parler, l'écrire. On fait une hypothèse sur le contenu Madeleine Uzé dans ses ouvrages: "On y va", fait travailler sur différents récits qui évoquent un passé récent, et anticipent sur le futur proche. Ensuite apparaissent les introducteurs de complexité: "c'est pourquoi"; "Parce que", "pendant que", "c'est plus que". "quand", "qui"... Dans ses autres livrets on travaille la distance entre l'ensemble du texte et l'illustration, ou aussi le vécu du lecteur, avec des éléments moins courants : lorsque, qui... Important : Le travail avec les adultes est différent car ils sont souvent marqués par l'échec scolaire. Il faut commencer par un certain déconditionnement! Bibliographie - Diatkine; "Imaginaire et lecture"; où en est la lecture? ed. Papyrus; 1998 - Foucambert J.; "question de lecture"; Retz; 1989 - Gillardin B.; Tabet C.; "Retour à la lecture"; Retz; - Inizan; "Le temps d'apprendre à lire"; A. Colin; 1985 - Lentin L.; "Du parler au lire"; E.S.F.; - Jean-Pierre Lepri, Lire se livre, Le Hêtre-Myriadis, p. 189. - Mialaret; "L'apprentissage de la lecture"; P.U.F., Paris; 1975 - Morais J.; "L'art de lire"; ed. O. Jacob; 1994 - Smith F.; "Comment les enfants apprennent à lire"; Retz; Paris; 1980 - Uzé M.; "Je parle donc je lis"; "On y va!"; Fleurus; 2002 Site http://www.pascommelesautres.info/ Très beau site, dynamique, de qualité et très intéressant, de quoi faire aimer la lecture! [1] Pédagogues et psychologues français du 20e siècle |