La lecture de ces travaux est pour moi l'occasion entre autre, d'avoir un reflet du terrain et en particulier celui des crèches.
A ce sujet une situation revient régulièrement, c'est le moment où les petits étant en train de jouer, il est temps de passer à table. c'est un moment de flottement qui ne s'avère pas toujours bien géré. On presse les enfants qui refusent, évidemment. Des réflexions surgissent qui rigidifient la situation.
La stagiaire qui observe ce moment perturbé, se réfère à soit M. Montessori soit à E. Pikler pour chercher des références. Le besoin d'ordre des enfants, leur désir d'agir, ainsi que le respect de leur rythme, servent alors de base de réflexion et de décision. La stagiaire propose une façon de faire où l'on prévient les enfants, où la gestion de ce moment est partagée avec les petits qui y prennent une part active, où l'organisation donne des responsabilités aux adultes, non pas en fonction de leur justification de temps ou d'espace mais par rapport au bien-être des enfants. Si l'équipe est en recherche elle réfléchit et met en place une meilleure organisation ou bien la stagiaire reste sur la faim, ce qui est rare.
Il y a aussi, dans ce que j'ai rencontré dans les écrits: "ouvrir les portes" qui me parait être une chose intéressante si elle est bien pensée et qu'elle a un sens. Il m’apparaît quelque fois que c'est un nouveau "truc" qui n'est pas toujours bien compris. Là aussi où est l'enfant? Alors que cette démarche peut lui permettre de se repérer et d'être acteur car il sait que dans telle ou telle pièce il va trouver une activité bien déterminée et un adulte disponible. Voir l'ouvrage de Nathalie Rétif : La pédagogie active en crèche.
Tout ceci est bien banal n'est ce pas ? eh bien non. La place de l'enfant, surtout la reconnaissance de ses besoins sera toujours à "remettre sur le métier". Que ce soit durant la sieste, le libre choix des jeux, l'ordre du matériel, l'écoute des parents et les multiples situation qui concernent la vie en institution d’accueil.
Lorsque je lis la liste des ouvrages fabuleux qui paraissent sur le besoin des petits, l'organisation de la crèche, les émotions de l'enfant, les neuro-sciences etc...je trouve que nous sommes à une époque où de nombreux éducateurs, scientifiques, psychologue et autres apportent de nombreux éléments pour bien faire avec les petits. Mais je me dis une fois de plus que le regard pour l'enfant n'est pas seulement le fruit de toute une documentation consultée mais celui d'une conversion personnelle. Nous sommes à une époque où la connaissance du petit a bien avancé et pourtant il y aura toujours à le faire reconnaître. Les adultes sont pris entre des impératifs impondérables ou qu'ils croient être, et les besoins des enfants. Ils ont à échanger, s'organiser, anticiper, afin que chacun ait une place et se sente valorisé, adulte et petit.
Pour rappel, les premières pages de "L'enfant" de M. Montessori sur le fait que l'enfant est perçu comme un dérangeur de l'adulte.
Mais j'ai lu de telles belles et bonnes réflexions dans ces travaux qui ont aussi retransmis des initiatives sur le terrain que je peux dire qu'en toute discrétions des actes de génie sont faits pour les enfants.