paul robin
Paul Robin (3 avril 1837 à Toulon, France - 31 août 1912 à Paris) est un pédagogue libertaire français, connu en particulier pour avoir développé l'éducation intégrale à l'orphelinat de Cempuis.
L'orphelinat de Cempuis est un orphelinat créé au début des années 1860 en région parisienne par Joseph-Gabriel Prévost. Il est connu pour avoir été dirigé de 1880 à 1894 par Paul Robin qui en fit le premier établissement expérimental d'éducation libertaire, où il mit en application ses principes sur l'éducation intégrale. Cet établissement fut la première école mixte française, et fit scandale à ce titre1. Après avoir été géré par la Ville de Paris, il dépend aujourd'hui de la Fondation des Orphelins Apprentis d'Auteuil. Il est brièvement professeur de lycée (1861-1865), mais entre en conflit avec son administration sur des questions d'éducation populaire, pour laquelle il conçoit un vif intérêt. Paul Robin mit en pratique à Cempuis, sur un nombre important d'enfants, les théories sur l'éducation intégrale qu'il avait formulées dès 1869-1870. Cette éducation, basée sur la conviction de l'égalité de tous pour l'accès à l'éducation, voulait donner aux enfants des classes défavorisées, notamment, une éducation complète s'adressant aussi bien à leur corps et à leurs sens (pratique du sports et apprentissage manuel) qu'à leur intelligence et leur sensibilité (pratique de la musique notamment). Elle se caractérisait en outre, en raison du parcours personnel de Paul Robin, lui-même ancien Internationaliste, par son caractère athée et a-patriotique. Un autre aspect très novateur de l'œuvre que Robin accomplit à Cempuis, était la « coéducation des sexes » qui éduquait filles et garçons ensemble, en mixité3, comme dans les familles naturelles. Cet argument sera repris par Pauline Kergomard pour les écoles maternelles. Si Paul Robin dut quitter la direction de l'orphelinat, son œuvre lui survécut sous la direction de maîtres et disciples formés par lui. Sur le plan pédagogique, l'éducation intégrale est pour Robin un engagement politique. Il faut réorganiser le travail. En utilisant le progrès technique, on peut augmenter le temps de loisir de chacun. L'ouvrier, grâce au savoir et à l'accès à la culture désintéressée, pourra transformer son état. Sa condition deviendra intégralement humaine. C'est donc ainsi qu'il entend changer la société et l'éducation est un moyen pour hâter la révolution. Education physique La santé du corps est une condition primordiale pour celle de l'esprit. À Cempuis, l'éducation physique représente un tiers du temps d'activité. On y pratique la natation (dans la piscine que les élèves ont eux-mêmes construites), la gymnastique, la boxe sans combat, la canne, le saut, le grimper, la course, le lancer, l'équitation... Ces exercices sont pratiqués dans le but de développer la force et l'adresse sans jamais faire de compétition ni de sport élitiste. Des randonnées sont aussi organisées, ainsi que des excursions et des séjours d'été au bord de la mer. intellectuelle « Laissez l'enfant faire lui-même ses découvertes, attendez ses questions, répondez-y sobrement pour que son esprit continue ses propres efforts, gardez-vous par-dessus tout de lui imposer des idées toutes faites, banales, transmises par la routine irréfléchie et abrutissante » et morale ....sont liées. les grands élèves aident les plus jeunes ; chaque enfant a une responsabilité matérielle qui sert la communauté... La communauté éducative se mue en « famille cempuisienne », qui continue à entourer les orphelins après leur sortie de l'établissement. De plus, l'enfant doit développer son esprit critique, ne pas tout accepter de ses « maîtres », rejeter les « idées fausses ». La seule sanction pratiquée est l'isolement pour que le « fautif » puisse réfléchir à sa conduite. L'éducation « sans Dieu » et « sans Patrie » donnée à Cempuis, et tant reprochée à Paul Robin, s'inscrit très étroitement dans cette ligne. Sentant ses forces et ses facultés décliner, Paul Robin met fin volontairement à ses jours en 1912 ; positiviste jusqu'au bout, il étudie sur lui-même les progrès de l'effet du poison. Par ailleurs membre de la Société d'autopsie mutuelle, il souhaitait qu'après son décès son corps fût utilisé comme engrais ; il est finalement incinéré au cimetière du Père-Lachaise. |
Bibliographie:
Houssaye jean, Les quinze pédagogues, leur influence aujourd'hui, page 70, Armande Colin, 1994.
Paul Robin — Wikipédia (wikipedia.org)
Houssaye jean, Les quinze pédagogues, leur influence aujourd'hui, page 70, Armande Colin, 1994.
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