Des associations qui se vouent à la reconnaissance de la petite enfance dans notre société et des ouvrages sur leur éducation, se réfèrent aux travaux de ces dernières années sur le fonctionnement du cerveau des enfants (Pour une enfance heureuse de C. Gueguen). Ceci a pour conséquence de justifier pourquoi il est important de leur donner un environnement bienveillant, de leur parler en leur montrant que l'on comprend leur émotion, de les encourager au lieu de leur donner des appréciations négatives...Des vidéos l'explicitent, des partages d'expériences en démontrent la justification. (Voir l'ouvrage de C. Alvarez: Les lois naturelles de l’enfant.) Même s'il n'est pas nouveau de dire que le respect de l'enfant est fondamental, la référence aux neurosciences est nouvelle. Il parait évident que si l'on comprend comment fonctionnent les réactions des petits, les adultes vont adopter la bonne attitude. Enfin une approche scientifique, sérieuse, qui s'appuie sur des observations incontestables! Cela va changer le comportement des adultes envers les enfants, ils se sentiront plus responsables des conséquences de leurs actes. Il suffit de comprendre comment ça marche. De plus, on rappelle que l'enfant étant l'avenir de la société il est indispensable de prendre nos responsabilités à ce sujet. Il faut faire une intégration plus humaine des enfants. Qui peut dire le contraire? Je vois l’enclenchement entre des gestes doux qui provoquent des ocytocines qui vont maturer le cortex...et l'enfant à son tour aura des gestes bienveillants. Il y a aussi les neurones miroirs et leurs conséquences sur la compréhension de l'autre. Mais je ne vais pas plus loin, les spécialistes s'en chargent. Et c'est vrai! de nombreux films et observations prises sur le vif le démontrent: les enfants sont faits pour recevoir et donner de la tendresse. Mais dans la réalité il n'est pas suffisant de savoir comment fonctionne le cerveau de l'enfant pour que notre attitude change. J'imagine que les auteurs des travaux sur le cerveau de l'enfant le savent. Il y a un élan de vie irremplaçable qui ne relève d'aucun savoir formel et qui est indispensable pour atteindre l'enfant. L'attitude bienveillante et attentive ne nous vient pas par miracle, la compréhension de l'enfant non plus. Elle dépend de notre propre enfance, de ce que l'on a fait de son éducation et de ce que j'appelle sa culture personnelle ou son attitude devant la vie. Ce n'est pas le geste qui compte mais ce que l'enfant en ressent, ce qui est sous-jasent. Cette confiance en l'enfance, cet intérêt, cette curiosité joyeuse et surtout cette estime pour le petit être humain qu'il est, c'est aussi cela c'est cela qui sous-tend le geste de l'adulte. Se laisser rencontrer par l'humanité de l'enfant pour ébranler la notre, renforce notre responsabilité vis à vis de lui. Ainsi l'enfant n'est plus l'objet de notre éducation, mais un interlocuteur dans notre cheminement. l'enfant a besoin d'adultes en recherche, avec tous les mouvements intérieurs que cela sous-tend. Il a besoin de notre vérité. Lorsque les pédagogues parlent de l'observation de l'enfant il ne s'agit pas de noter son comportement pour le faire rentrer dans des grilles, des stades ou des interprétations, mais de se laisser toucher par lui. Le 23 mai 2018 un beau texte de Philippe Meirieu: L'ENFANT N'EST PAS UNE CLÉ USB /
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Janvier 2024
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