La crèche "L'orange bleue" http://agapi.fr/ J’ai eu l’occasion de visiter une crèche, où le terme harmonie est au centre de la création de l’environnement de l’enfant, de leurs parents et des adultes qui y travaillent. C’est la crèche « L’orange bleue » de Noisy le sec. Elle a été créée par AGAPI (http://agapi.fr/) dont les objectifs sont entre autre une ouverture par rapport au handicap et de pratiquer la multi culturalité. Cela fait des années que, Elise, l’EJE qui a fondé cette crèche avec l’entreprise AGAPI, se prépare à l’ouverture qui s’est faite il y a six mois. Située en centre ville, dans un endroit calme, les matériaux de fabrication sont des matériaux nobles. Les murs extérieurs nous en offrent un exemplaire : du bois, des briques, des plantes avec son panneau de verdure. Une étude a été faite par rapport aux courants telluriques afin de mettre les dortoirs dans un emplacement approprié. Une récupération des eaux pluviales, des peintures non toxiques font partie de tout un ensemble réfléchit en fonction de l'harmonie écologique et des soins pour les enfants. En rapport avec la dimension écologique de la crèche, chaque lieu a un thème basé sur les quatre éléments de la nature: l'air, l'eau, le feu et la terre.. L’entrée nous accueille avec un panneau tout en hauteur dont le dessin nous fait rêver. Il est sous le signe de l’air. Il nous signifie « bienvenue » écrit en lettre dansantes. Mais surtout, son style léger, joyeux, coloré, habité de nombreux personnages fantaisistes est comme un don généreux pour celui qui arrive. Elise, me dit que le terme qui revient le plus de la part de ceux qui regardent tableau est la convivialité. Une éducatrice de la crèche nous parlera d’apaisement, de sensation de liberté. Cette énorme orange attire le regard, c’est « l’orange bleue » du poème d’Eluard « La terre est bleue comme une orange…» qui est à l’origine du nom de la crèche choisit par Elise. Des petits personnages semblables aux êtres élémentaires, montent le long du dessin, et nous emportent vers le ciel. A la base et tout le long du panneau des plantes, des fruits... au milieu une douce et énorme souris…tout ce monde nous faire rêver. Elise me dit qu’elle aurait désiré une entrée plus spacieuse qui aurait permis de prendre le temps de se retrouver, de faire des échanges autour de ce panneau. Mais la crèche est en hauteur et ce ne fut pas possible. C’est ainsi, on s’adapte pour le mieux. Pourtant cette directrice a eu la possibilité de participer à l’élaboration de la crèche et la construction. Au rez de chaussée : la salle pour les bébés toute en bleu et blanc : c’est l’eau, la mer, les bateaux…les éducatrices nous accueillent avec le sourire. Les bébés assis par terre nous regardent, curieux. Une impression de rondeur. Le mobilier est très « coucouneux », bleu et bois clair. Des petits coussins pour grimper et descendre, des jeux au mur, à toucher et faire tourner. Nous ne faisons que passer pour ne pas déranger et sortons dans le jardin. Il y reste encore un peu de paille par terre : hier on a fait venir des petits animaux de la ferme. Il est entretenu par un CAT (Centre d’Aide par le Travail) dans le cadre du projet d’insertion des personnes handicapées. Un gazon doux et fin est fait pour accueillir les petits pieds nus. Un panneau mural en herbe synthétique s’offre aux petites mains qui cherchent des sensations. Deux cabanes en bois, en projet d’accueillir des petits animaux. Et au fond du jardin quatre casiers en bois qui contiennent diverses plantes. Le vivant est exigeant, il demande du suivi et quelqu’un de responsable. Je demande à Elise qui s’occupe des jardins, qui s’occupe des animaux ? Elle m’explique que chaque éducatrice a une responsabilité choisie par elle-même. Une liste est établie et l’une ou l’autre adhère en fonction de ses intérêts. De nombreux échanges au sujet de ces choix permettent à chacune de s’exprimer et de déboucher sur son engagement qui se situe dans un ensemble coopératif. Nous retournons à l’intérieur pour monter des escaliers où court une frise à la hauteur des enfants. C’est le même auteur que pour le panneau de l’entrée : Caroline Gaussens, jeune artiste, qui donne des cours aux enfants au Louvre et intervient une fois toutes les deux semaines à la crèche. Cette frise reprend le thème des quatre éléments. Nous découvrons là encore des plantes, des petits animaux, des personnages en pleine activité ludique et onirique. Chacun est reconnu par les enfants qui prennent leur temps pour monter les escaliers, accompagnés par des adultes, leurs parents ou les éducatrices. On se raconte des histoires, on montre avec le doigt. Et l’escalier est monté ! Cette frise féérique et inépuisable fait l’objet d’un projet de création de petits livres avec les enfants et les grands. C’est ainsi que les touts petits apprennent à monter les marches en prenant leur temps, sans danger, avec plaisir. Il y a deux étages et à chaque fois tous, petits et grands, vivent de petits évènements agréables et imaginatifs. On se construit un monde commun. Nous arrivons à la salle de jeux corporels, c’est le feu ! Avec ses couleurs rouges et jaunes. Entre temps une éducatrice qui s’inspire de Montessori, Lucile, nous a rejointes. Ensuite la salle d’eau, bleue…qui donne une impression de sécurité. Les jets d’eau qui courent le long du mur sont subtils et doux. Lucile nous explique qu’elle-même se met sous l’eau pour que les enfants viennent la rejoindre sans peur. Nous échangeons sur la façon dont le personnel s’est approprié ce matériel de couleurs différentes qui a un sens par rapport à chaque salle. Entre respect de chaque endroit et initiative. Le second étage accueille la salle des grands (Les enfants de 1 à 3 ans) qui est verte et représente la terre. Un grand arbre abrite un enfant. Un petit groupe autour d’une éducatrice dans les bras desquelles un enfant se repose, nous regarde. Là aussi le mobilier est en bois clair et tout en rondeur. Nous visitons la petite pièce où les enfants font la sieste. Elle est rassurante. A noter qu’il n’y a pas trois sections comme dans beaucoup de crèches. Le second groupe mélangé permet des interactions positives entre les enfants. Les petits imitent les grands comme dans une famille. Nous passons dans la salle à manger. On y fait aussi des activités. Au fond, une étagère avec des petits plateaux conçus par Montessori contient un matériel très simple, ceci, volontairement. Les enfants le manipuleront avec leur pouvoir de création et de raisonnement. On peut noter sur l’image l’opportunité des glaces, bienvenues pour les petits. Des écrits relatant des observations d’enfant sont faits régulièrement. Nous échangeons sur le fait que le personnel sait mieux observer qu’il ne le croit. Il suffit d’acquérir une bonne méthode de travail. La coopération des parents n’est pas un vain mot. Cet ensemble harmonique et cohérent est une base d’échanges, surtout que la population est multiculturelle. J’ai remarqué que le personnel a une façon de s’habiller plaisante, comme si elles étaient contentes de venir travailler et voulaient le montrer. Des intentions positives, des projets, de la bienveillance, de la compétence et surtout l’esprit de recherche et pourquoi pas de l’ambition, voici ce que j’ai rencontré chez les EJE responsables de cette crèche. Cette crèche organise des formations: |
0 Commentaires
Nous sommes sur internet et la scène se passe sur un forum voué à la profession d’EJE : Une maman demande des conseils afin de faire le choix entre la maternelle et le jardin d’enfants pour son enfant de trois ans. Celui–ci venait de passer un an au jardin d’enfants et elle se posait des questions sur le lieu d’éducation de son petit pour l’année suivante : première année de maternelle ou deuxième année de J.E. ? Sa préoccupation portait nettement sur le rythme des apprentissages. Elle a eu des réponses. Très opportunes. Il y était évoqué, pour l’enfant, l’intérêt de rester au jardin d’enfant : effectifs réduits, possibilités de prendre son temps pour être propre s’il ne l’est pas, possibilités de se préparer aux apprentissages scolaires sous forme de jeux. Par ailleurs, l’école maternelle peut apporter une possibilité de socialisation : obéissance aux consignes, rencontres plus riches. De plus l’école est gratuite. On proposait aussi à cette maman de se renseigner sur le projet pédagogique de la structure qu’elle envisageait choisir. Prendre en considération le caractère de l’enfant, de ses facultés d’adaptation et sa maturité, fut aussi suggéré pour faire le choix. A la fin, la maman pris la décision d’en parler avec le personnel du jardin d’enfant où va son fils… Elle a bien été entourée de suggestions réfléchies et compétentes caractéristiques des connaissances de l’EJE, à savoir, prendre en considération la maturité de l’enfant ainsi que le projet pédagogique de l’institution: deux éléments très importants. C’est comme si dans une dynamique éducative, l’évocation de l’institution et même sa méthode suffisait.
On peut effectivement intégrer l’éducateur (trice) dans le projet pédagogique. Mais ce dernier est jouable ou interprétable de multiples façons et heureusement.. |
TEXTES COUP DE COEURCette rubrique "Les chroniques" est réservée à de "petits textes-coup de coeur", à des événements, Archives
Janvier 2024
|